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N-24-020-001 - NOTES - Classeur N - Fonds d'archives Baulin

N-24-020-001

  • Recherche textuelle
  • Brèves
  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















perspectives nigériennes


Février 1969


Sommaire


La réélection du président Diori Hamani

à la tête de l’ O.C.A.M.


1


La conférence de l’ O.C.A.M. : de la crainte
d’un échec


2


Au succès


2


Les pauvres donnent l’exemple


3


L’aide américaine


4


Et celle de la Communauté aux 18 États
associés


5


Et au Niger en particulier


5


Le premier pont sur le Niger


6


La coopération Israélo-Nigérienne


6


" Pour une association rénovée "


6

LA RÉÉLECTION DU PRÉSIDENT DIORI HAMANI A LA TÊTE DE L’O.C.A.M. 


En tant que doyen de l’ Organisation Commune Africaine et malgache, le Président Félix Houphphouët - Boigny a été amené à prononcer le discours inaugural. Dès le début de son allocution, et avant même d’exposer sa philosophie de l’ OCAM, le Chef de l’ État Ivoirien proposait la réélection, pour la seconde fois, du président de la république du Niger à la tête du groupe francophone. Il le faisait dans les termes particulièrement flatteurs que voici :


" je voudrais, en votre nom à tous, dire toute notre affectueuse admiration à notre frère Hamani Diori, le président en exercice de notre organisation. L’année dernière, dans votre chaleureuse capitale, nous vous avons demandé d’accepter de prolonger votre mandat parce que les circonstances étaient exceptionnelles, parce que votre dévouement, votre connaissance d’un dossier capital pour le développement de notre pays, parce que pour tout dire, vos mérites eux aussi nous paraissaient exceptionnels. Vous avez bien voulu vous rendre à nos raisons et votre action est bien de celles qui valent à leurs auteurs la profonde reconnaissance de tous ceux que nous représentons ici. Voici, grâce à vous, les négociations relatives au renouvellement des accords de Yaoundé, fermement et heureusement engagés ; voici nos pays unis par une position commune et nos partenaires européens désormais au fait de nos critiques, de nos satisfactions, de nos demandes et de nos espoirs ; voici nos petites divergences passagères aplanies ou ramenées à leurs véritables dimensions par votre persuasive sérénité. Voici, grâce à vous toujours, l’OCAM mieux connue, plus respectée, plus écoutée. Je suis assuré d’interpréter fidèlement notre sentiment unanime en vous disant : merci, mon cher frère Hamani Diori, vous avez bien mérité de l’OCAM. Puisse celle-ci marcher sur la trace que vous lui avez frayée. Puisse-t-elle conserver puis accroître ce que vous lui donnez, et d’abord, cette paix qui fut en elle, parce qu’elle ne cesse de vous habiter. Vos collègues confiants et reconnaissants vous demandent, par ma voix, de vouloir bien poursuivre vos activités à la tête de notre organisation jusqu’au prochain sommet qui se tiendra en janvier à Yaoundé. "

LA CONFÉRENCE DE L’ O.C.A.M. : DE LA CRAINTE D’UN ÉCHEC


La conférence au sommet, à Kinshasa, de l’organisation Commune Africaine et Malgache paraissait fort compromise, quinze jours avant l’ouverture prévue de ses travaux dans le capitale de l’ex Congo Belge : la tension entre la puissance invitante et le Tchad d’une part, et le Congo-Brazzaville, la république Centrafricaine, le Cameroun et le Gabon, de l’autre, était telle qu’il y a eu, des semaines durant, entre les deux camps, menaces, accusations graves, guerres des ondes et même un embryon de blocus du Tchad par la république centrafricaine et une menace de blocus contre celle-ci par le Congo-Kinshasa.


D’aucuns parlaient de remettre la Conférence à une date ultérieure, tandis que d’autres, comme le président Bongo du Gabon, se montraient pessimistes quant à la participation de leur pays à cette conférence.


Devant l’aggravation de la situation, le président Diori, président en exercice de l’ OCAM, quittait Niamey le dimanche 12 janvier pour Libreville. De là, accompagné du président Bongo, il allait à Brazzaville, ensuite à Kinshasa, puis à Bangui, et enfin à Fort Lamy, " en hommes désintéressés, préoccupés uniquement de l’unité de l’ OCAM, pilier de l’ Organisation de l’ Unité Africaine ".


Se référant à cette tentative de médiation du président Diori Hamani, M. Dona Fologo, rédacteur en chef du quotidien ivoirien " Fraternité-Matin ", écrivait le 15 janvier :


" Lorsque l’ Afrique était encore tout à fait africaine, nos pères se réunissaient sous l’arbre et palabraient des jours durant. Ils finissaient, eux, toujours par se mettre d’accord. Avons nous hérité de cette sagesse africaine ? C’est la grande question que les Africains doivent se poser et surtout ceux qui ont la charge de nous diriger. Il serait dommage que, mus par des intérêts divergents, qui ne sont d’ailleurs pas toujours des intérêts africains, les leaders tournent le dos au dialogue et à la palabre. Avec nos multiples petits pays, c’en serait fini de l’ Unité rêvée. "


Il convient de préciser que le président Bongo tout en relevant que " ceux qui disent que l’ UDEAC n’est pas un organisme africain, nous font injure ", a jeté dans la balance tout son prestige pour faire fléchir ses amis de Brazzaville et de Bangui, déclarant ; " Nous avons une bataille économique à livrer et malgré les injures il faut passer l’éponge. "
<:par>


hélas, ni le président Bongo, ni le président Diori Hamani n’ont réussi à convaincre le général Bokassa, président de la République Centrafricaine, et le commandant Marien N ’Gouali, de Brazzaville, à assister à la Conférence de Kinshasa. Par contre il il a pu obtenir la cessation de la campagne de presse et de radio contre le Tchad et le Congo-Kinshasa, et la liberté à chacun des membres de l’ Union Douanière et Économique de l’ Afrique Centrale ( UDEAC ) de prendre part ou non à la Conférence. C’est ce qui a permis d’ailleurs au président Bongo d’y assister en dépit de sa qualité de président en exercice de l’ UDEAC.


Avant de rentrer à Niamey, le 15 janvier, le président Diori hamani faisait un court séjour à Fort-Lamy pour s’y entretenir également avec la président Tombalbaye, l’un des protagoniste du malentendu.

. . . AU SUCCÈS


Dès le début et en dépit des difficultés, le président Diori Hamani n’avait cessé de faire preuve du plus grand optimisme. En fait, dès son arrivée à Brazzaville, tout au début de sa mission de conciliation, il avait déclaré que la Conférence se tiendrait à la date prévue, à Kinshasa, et qu’elle serait un succès.


Précédée du Conseil des Ministres des Affaires Étrangères entre le 21 et le 26 janvier, la Conférence de Kinshasa a inauguré ses travaux le 27 dans l’après-midi en présence de 10 des 14 chefs d’ État ; parmi les absents, ceux du Cameroun et du Rwanda étaient représentés par leurs ministres des Affaires Étrangères, tandis que les présidents du Congo-Brazzaville et de la République Centrafricaine n’avaient, eux, envoyé aucun plénipotentiaire.


En dépit de ces absences, la Conférence a été un succès car elle a réussi entre autres :



à aplanir les difficultés entre les deux Congo : le trafic a repris entre les deux rives du fleuve, en attendant un prochain rétablissement des relations diplomatiques rompues depuis l’affaire Mulélé ;


à convaincre le Tchad, la république centrafricaine et le Congo-Kinshasa, de normaliser leurs relations ;


à obtenir facilement un accord total sur le problème de la coordination des efforts des États membres lors des négociations avec la CEE pour le renouvellement de la convention de Yaoundé ;


à porter le nombres de ses membres de 14 à 15, par l’admission de l’ Ile Maurice ;


à entrevoir la possibilité d’une solution pacifique à la guerre fratricide au Nigéria.


les sourires et l’air détendu des chefs d’ État lors de la séance de clôture du 29 janvier en disaient long sue le succès de leurs travaux.

LES PAUVRES DONNENT L’EXEMPLE


Le " Fonds d’ Entraide et de Garantie des Emprunts du Conseil de l’ Entente " vient de diffuser son rapport d’activité pour 1968. les résultats sont là pour prouver le dynamisme et l’efficacité de ce jeune organisme.


Le " Fonds de Garantie " avait été créé, comme on le sait, le 9 juin 1966, par le Conseil de l’ Entente qui groupe le Niger, la Côte d’ Ivoire, le Dahomey, la Haute-Volta et le Togo ; il prenait la suite du " Fonds de Solidarité " institué le 29 mai 1959. Rappelons que le " Fonds de Garantie " se fixe trois buts :



1° " Attirer et faciliter les investissements dans les États de l’ Entente en leur donnant un maximum de garantie et de sécurité. "

On sait que les 18 États Africains et Malgache Associés ( EAMA ) demandent une extension et une amplification de ce système, en préconisant la création - à l’échelle des 24 États de l’ Association CEE_EAMA - d’un organisme susceptible d’encourager les investissements étrangers dans les 18 EAMA, en garantissant les capitaux investis. En d’autres termes, les cinq petits États sous-développés de l’ Entente ont frayé la voie et prêchent d’exemple.


2° Coordonner et harmoniser les efforts des cinq États membres en vue d’assurer une croissance économique accélérée et homogène. "


3° " Étendre au domaine financier leur solidarité politique. "


pour garantir " les emprunts productifs contractés à l’extérieur des cinq pays intéressés et destinés au financement de projets industriels, agricoles et commerciaux rentables et d’infrastructures ", le Fonds de garantie dispose des cotisations annuelles de ses membres, à savoir :


500 000 000 de CFA par an de la Côte d’ Ivoire
42 000 000 de CFA par an du Dahomey
42 000 000 de CFA par an de la haute-Volta
42 000 000 de CFA par an du Niger
24 000 000 de CFA par an du Togo

Soit, au Total, 650 millions de CFA par an.


Pour tranquilliser d’avantage les investisseurs étrangers, les fonds sont déposés en francs français chez " un organisme financier de réputation internationale " et aucun projet soutenu par le Fonds " ne doit absorber plus de 15 % du potentiel d’aval du Fonds ", dont " le plafond des avals est fixé à dix fois le montant nominal de ses ressources " .


Autre caractéristique mettant en relief le contenu fraternel et un peu spécial de ce Fonds, le Côte d’ Ivoire s’était engagée à ne pas avoir recours au Fonds de garantie pendant deux ans.


Quelle est la situation actuelle du Fonds au bout de sa seconde année d’activité normale ?


Il dispose d’un capital de 1 358 000 000 CFA. Quant aux avals qu’il a accordés en 1967 et 1968, le tableau ci-dessous en donne la situation exacte.


TOTALS DES AVALS ACCORDÉS À CE JOUR


AVALS 1968


CAPITAUX


INTÉRÊTS


- Assainissement de la ville de Lomé, capitale du
Togo, afin d’y éviter les inondations périodiques
des bas quartiers


300 000 000


54 600 000


5 ans


- Matériels de travaux agricoles pour le Niger


51 482 045


13 414 217


5 ans


- Usine d’impressions d’écrus importés au Dahomey


150 000 000


73 891 812


9 ans


- Construction au Dahomey par les Ets Olier d’une
huilerie qui produira 14 000 T d’huile d’arachides et
15 000 T de tourteaux. Elle sera gérée par la
Sté Blohorn ( aval conditionnel ).


500 000 000


85 000 000


Total


1 001 482 045


226 905 029


Rappels des avals de 1967


- Hangar de stockage à Ouagadougou, en haute-
Volta, pour les produits à l’exportation.


80 000 000


17 550 000


5 ans


- Création au Dahomey d’un complexe agro-industriel
pour la culture du kenaf et son utilisation dans la
fabrication des sacs de jute.


304 000 000


39 480 000


5 ans


Total


384 000 000


57 030 000


TOTAL GÉNÉRAL au 31 décembre 1968


1 385 482 045


283 935 029


1 669 417 074 CFA


Le Fonds de garantie a décidé, le 12 janvier 1967, de dépasser son rôle initial en utilisant le reliquat des intérêts produits par son capital et non affectés au budget de fonctionnement de son secrétariat, à financer des études ou des opérations de très faible volume.


Ainsi, en 1968, le Fonds a déboursé quelque 11 868 798 CFA à divers titres, tels que :


7 000 000 de CFA à une firme de forages de puits au Niger ;


2 025 000 à la Banque Africaine de Développement comme participation à une étude des possibilités d’échanges entre l’ Entente et le Ghana qui coûtera au total 12 000 000 de CFA ;


1 500 000 à la société Blohorn pour étudier le dossier de l’huilerie du Dahomey, afin de pouvoir décider, en connaissance de cause, si elle peut en accepter la gestion ;


625 000 comme participation des Cinq pays de l’ Entente à la " Société de Réalisation Touristique du Conseil de l’ Entente ", etc.


Enfin, le Secrétariat du Fonds de Garantie suit un certain nombre d’études financées par des gouvernements ou organismes étrangers. En voici la liste :



1° Étude sur la production, le transport et la commercialisation des produits animaux ( financée par le FAC, et exécutée par la SEDES depuis juillet 1968 ).


2° Étude des possibilités de développement de certaines ressources agricoles et de stabilisation des céréales alimentaires ( financée par le USA et exécuté par la Porter Cy depuis janvier et mars 1968 ).


3° Étude sur les possibilités de développement des relations commerciales et économiques entre les États du Conseil de l’ entente et Ghana ( financée par la banque Africaine de Développement et le Fonds, et exécutée par la SEDES, depuis avril 1968 ).


4 ° Étude de la carrière de marbre de Dadjo au Dahomey ( financée par le Fonds et réalisée en avril 1968 ).


5° Étude des gisements de calcaire du Niger, en vue de l’implantation d’une cimenterie financée par le FAC et réalisée par le BGRM en octobre 1968 ).


6° Étude sur la production rizicole et sa distribution ( financée par les États-Unis ).


7° Recherche sur les possibilités d’accroître et de faciliter les échanges des produits manufacturés locaux. Elle sera financée par le FAC.


Étude sur la promotion industrielle, financée par l’ US. AID.

L’AIDE AMÉRICAINE


On parle de plus en plus d’aider les pays sous-développés, et en pratique, on fait de moins en moins pour ces pays. Sans doute par application mécanique de l’adage opportuniste, à courte vue, " Charité bien ordonnée commence par lui-même ".


Sur ce plan, le pays le plus riche du monde, les États-Unis, donne le pire exemple : les crédits pour l’aide ont atteint le niveau le plus bas depuis quelque 22 ans. En effet, en est à 1,86 milliards de dollars pour 1968, alors qu’à son summum, en 1951, l’aide américaine à l’étranger était de 8 milliards de dollars. Cette chute est d’autant plus spectaculaire que si l’on tient compte de la dépréciation du dollar, de la hausse des prix des produits manufacturés, on peut affirmer que l’aide des États-Unis a diminué effectivement, de plus de ... 90 %.


De toute évidence, Washington ne redeviendra altruiste que si un nouveau danger soviétique ou chinois apparaît à l’horizon, et encore d’une façon claire, nette et précise.


Parallèlement à cette baisse spectaculaire en volume, la nature de l’aide américaine elle-même s’est modifiée profondément. Ainsi, dans la phase du relèvement de l’ Europe, 15 % des fonds alloués l’étaient sous forme de prêts tandis qu’il y avait 85 % de dons. A l’heure actuelle, le situation a complètement changé, même pour une zone traditionnellement privilégiée comme l’ Amérique Latine. C’est ce qu’il est possible de relever dans la livraison du 15 novembre dernier de " Suvey of International Developpement ", publication éditée à Washington. Celle-ci signale qu’en huit ans - de 1961 à 1968 - les États-Unis ont déboursé, dans le cadre de leur programme " Alliance pour le progrès " un total de 5 800 000 000 de dollars, répartis comme suit :



3 183 000 000 dollars sous forme de prêts ;


1 785 000 000 dollars en crédits de l’ Export-Import Bank ;


882 000 000 dollars en dons.


Ainsi, la proposition prêts/dons est inversée par rapport au Plan Marshal : nous avons maintenant 85 % de prêts et 15 % seulement de dons.


Mais il y a encore un autre changement fondamental dans la structure de l’aide américaine. Quand l’ AID ( Agency for International Development ) avait été créée, 41 % des montants de l’aide américaine étaient destinés à l’achat de produits locaux. Ce pourcentage atteignait, toujours selon la même publication américaine, datée cette fois du 15 juillet 1968 :



90 % en 1966 ;


96 % en 1967 ;


98 % durant le premier semestre 1968.


Signalons enfin que si l’aide américaine diminue globalement, certains États amis des États-Unis gardent une place privilégiée. Ainsi sur un total de 1 868 000 000 de dollars de l’aide pour 1968 :



400 millions sont allés au Sud-Vietnam :


648 millions à cinq autres pays du Sud-Est asiatique ;


532 millions à l’ Amérique latine.


Les 16 % restants de l’aide américaine ont servi à saupoudrer 51 pays, l’ Afrique étant bien entendu le continent - parent - pauvre, pour ne pas parler de l’ Afrique francophone. Il n’est même pas certain que M. Mac Namara, qui visite le Sénégal, la Côte d’ Ivoire et le Congo-Kinshasa en ce début de février, réussisse à matérialiser sa promesse de tripler le total des prêts de la BIRD à l’ Afrique.

. . . ET CELLE DE LA COMMUNAUTÉ AUX 18 ÉTATS ASSOCIÉS. . .


A l’heure où sont engagés des pourparlers pour le renouvellement de la Convention de Yaoundé, les chiffres ci-dessus sont aussi déprimants - pour le présent et l’avenir de l’ Afrique certes, mais aussi pour l’avenir des pays industrialisés eux-mêmes - que le rapport ahurissant des milieux d’affaires allemands préconisant le suivre la voie indiquée par le Congrès américain. Sur le fond sombre de ce tableau, il est heureux de constater - la récente tournée du Président Diori Hamani dans les six pays du Marché Commun l’a amplement prouvé - que les dirigeants de la Communauté sont beaucoup plus réaliste et comprennent parfaitement l’importance politique aussi bien qu’économique de l’aide aux États associés d’ Afrique et de Madagascar.


C’est pourquoi tous les dirigeants des 18 États Africains et malgache se disent confiants de voir leurs suggestions adoptées par leurs partenaires européens. Rappelons que les plus importants de ces demandes sont :



- l’achat des produits tropicaux à un ric garanti de façon à assurer eux paysans africains et malgaches une rémunération qui leur permette d’avoir une vie décente ;


- renforcement des droits et tarifs préférentiels de façon à encourager l’écoulement des produits des pays associés en priorité ;


- augmentation du volume du fonds Européen de développement ( FED ) et en consacrer une plus grande partie à l’industrialisation.


En ce qui concerne précisément le FED et ses " engagements " depuis son origine, il y a quelque dix ans, le tableau ci-dessous, arrêté à janvier 1969, en donne le volume global et par pays associé :


E.A.M.A.


Premier FED ($)


Deuxième FED ($)


Burundi


4 926 000


16 494 000


21 420 000


Cameroun


52 798 000


51 783 000


104 581 000


Centrafrique


18 196 000


22 915 000


41 111 000


Congo-Brazzaville


25 036 000


180484 000


43 520 000


Congo-Kinshasa


19 593 000


44 548 000


64 141 000


Côte d’ Ivoire


39 644 000


49 164 000


88 808 000


Dahomey


20 778 000


21 173 000


41 951 000


Gabon


17 761 000


17 421 000


35 182 000


Haute-Volta


28 351 000


23 246 000


51 597 000


Madagascar


56 265 000


61 038 000


117 303 000


Mali


42 023 000


28 973 000


70 996 000


Mauritanie


15 377 000


17 309 000


32 686 000


Niger


31 291 000


22 858 000


54 149 000


Rwanda


4 942 000


15 636 000


20 578 000


Sénégal


43 831 000


52 596 000


96 427 000


Somalie


10 089 000


26 366 000


36 455 000


Tchad


27 713 000


31 594 000


59 307 000


Togo


15 936 000


11 653 000


27 589 000


Total


474 550 000


533 251 000


1 007 801 000

. . . ET AU NIGER EN PARTICULIER


Selon un document fort intéressant publié par le dynamique directeur du Fonds Européen de Développement à Niamey, les réalisations du FED au Niger sont imposantes même si elles ne couvrent hélas, qu’une fraction minime des énormes besoins d’un peuple courageux vivant dans un environnement hostile. Voici la liste exhaustive, à la fin 1968, des projets réalisés durant les six dernières années ou en voie de réalisation :


ROUTES



- 352 km de route bitumée


- 10 traversées de villages.


- 100 km de route bitumée ( appel d’offres en cours ).


- Étude de 200 km de route bitumée.


Pont à Yatawa.


ÉCOLES



- Lycée de jeunes filles à Niamey.


- Écoles d’infirmiers vétérinaires.


- Extension de l’ École Nationale d’ Administration à Niamey.


- 15 cours complémentaires avec internat.


- 100 écoles primaires complètes.


- 66 écoles primaires partielles.


- 100 centres d’encadrement agricole.


HOPITAUX



- 2 hôpitaux


- 1 pharmacie d’approvisionnement.


- 9 centres médicaux.


- 16 dispensaires de brousse.


MAGASINS



- 80 magasins pour coopératives rurales.


- 5 centres de stockage ruraux.


PUITS



- 218 puits de 140 cm de diamètre.


- 317 puits de 180 cm de diamètre.


- 40 puits abandonnés ( échecs ).


- 108 parcs type A ( vaccination bovine ).


- 10 parcs type B ( vaccination bovine ).


- 514 puits de 180 ( appels d’offres en cours ).


AMÉNAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES



- Terrasse de Tillabery ( Tillakeina ) 112 ha.


- Terrasse de Tillabery 410 ha.


- Cuvette de Koutoukale 270 ha.


- Cuvette de Karma 180 ha.


- Prospection des cuvettes et terrasses de la vallée du Niger 39 000 ha.


- Etablissement des avant-projets pour 4 150 ha de terrasses et 2 950 ha de cuvettes.


CAMPAGNE CONJOINTE DE LUTTE CONTRE LA PESTE BOVINE (deux phases )


ASSISTANCE TECHNIQUE LIÉE



- 10 projets pour 1 710 000 dollars.


AIDE À LA DIVERSIFICATION



- 1 projet pour 936 000 dollars.


Comme on le remarque, les 54 149 000 dollars alloués au Niger dans le cadre du FED ont été utilisés à bon escient.

LE PREMIER PONT SUR LE NIGER


les travaux du futur pont Kennedy de Niamey, entamés depuis quelques mois, sont à présent assez avancés.


Des gros camions-remorques apportent une note de modernisme au vieux quartier de Gaouèye.


C’est le mardi 10 octobre 1967 que le président de la République du Niger et le représentant de la société américaine Brezina Construction Company, avaient procédé à la signature de l’accord intervenu entre le gouvernement de la République du Niger et la Brezina Construction Company. Et la première pierre avait été posée le 18 décembre 1967, au cours des manifestations qui ont marqué le 9 e anniversaire de la proclamation de la République du Niger.


Le pont dont la construction est assurée par un prêt de 2 300 000 dollars du gouvernement des États-Unis, enjambera le Niger et les pays situés au Sud, le pont aura une incidence importante sur l’économie du Niger. L’ouvrage, long de 716 mètres au total et large de 10, comprendra trois parties :



Un pont de 234 mètres enjambant le chenal gauche, un remblai de 170 mètres sur l’îlot central et un pont de 312 mètres enjambant le chenal droit.


Les ponts comporteront des travées de 26 mètres avec poutres en béton précontraint et hourdis en béton armé. Le tirant d’air de 6 mètres aux plus hautes eaux sur le chenal droit devra permettre la navigation sur le fleuve. Avec ses accès, il aura plus de 1 000 mètres de longueur.


La circulation sera assurée sur une chaussée de 7 mètres à double voie pour les véhicules et deux trottoirs de 1,50 mètres chacun pour les piétons.


D’aucune, oubliant leurs imprécations de jadis durant les attentes prolongées aux heures de pointes, pour ne pas parler des pannes, commencent déjà à regretter le vieux bac si pittoresque et qui manquera très bient^t au panorama du fleuve Niamey.

LA COOPÉRATION ISRAËLO-NIGÉRIENNE


Une mission israélienne de cinq membres est arrivée au Niger pour s’occuper de l’organisation de stages de formation de " secouristes de villages ". Avec un médecin pour 1 200 000 km2, la formation de secouristes est importante dans la mesure où elle permet de parer au plus pressé.


A cette occasion, le gouvernement israélien a fait don au Niger du matériel qui servira aux démonstrations tels qu’appareils de projection, livres, etc., ainsi que du petit matériel médical, y compris des trousses de secours.

" POUR UNE ASSOCIATION RÉNOVÉE "


Notre Centre vient d’éditer une brochure illustrée d’une centaine de pages intitulée " pour une association rénovée ". Elle est consacrée au voyage entrepris par le président Diori Hamani, porte-parole des 18 EAMA, dans les sis pays du Marché Commun, en vue de préparer le terrain du renouvellement et à la refonte de la Convention de Yaoundé.


A côté de larges extraits de la vingtaine de discours du Président, on y trouve certains des échos - tous favorables - provoqués dans la presse et une brève présentation des 18 États Africains et malgaches Associés.


Cette brochure a été publiée également en versions anglaise et allemande.


Édité par le CENTRE D’INFORMATION DU NIGER
13, boulevard Haussmann - PARIS IX e


Directeur de la publication : M. Maraval
Rédacteur en Chef : J BAULIN.


Imprimé par Abexpress, 72, ru du Château-d’ Eau, Paris - 10 e


Abonnement annuel : 30 - francs.

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