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N-26-005-004 - NOTES - Classeur N - Fonds d'archives Baulin

N-26-005-004

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    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.
















II - BREVE DESCRIPTION DU PROJET


Le Niger désire matérialiser un projet sucrier agro-industriel dans la région de Tillabéry où a été délimité un périmètre de production de canne à sucre d’une superficie de quelque 2.000 hectares.


500 hectares environ seront chaque année. Au bout de quatre ans, 2.000 ha. seront aménagés dont 1.600 seront toujours occupés par la canne.


La production servira à ravitailler une sucrerie - ou une sucrerie-raffinerie - dont la production sera de 15 / 20.000 tonnes, de façon à couvrir les besoins du pays. Les experts qui ont étudié le problème divergent : sucre roux, sucre blanc ou sucre raffiné ?


Selon la FAO, ni la fabrication du sucre roux à l’échelle familiale, ni une sucrerie artisanale ou " khandsari " ne peuvent satisfaire les besoins du pays.


Selon des experts français, le " sucre blanc " suffit. En effet, ils pensent qu’il est techniquement possible de produire du sucre blanc d’une qualité très voisine du sucre raffiné. Ils y voient plusieurs avantages, et notamment :



- des investissements moins importants ;


- un processus de fabrication moins complexe et nécessitant moins de matières premières chimiques.


Reste à savoir si ces experts sont dans le vrai quand ils affirment que si ce " sucre blanc " est d’une qualité suffisante, il sera bien accueilli par les consommateurs.


Enfin, il convient de relever que le Niger étant un pays d’élevage et la crise mondiale de la viande allant en s’aggravant, les sommets des cannes et la mélasse, aliments de choix pour le bétail, seront utilisés pleinement.


III - LES AVANTAGES QU’EN ATTEND LE NIGER


Parmi les nombreux avantages à attendre de la création d’une industrie sucrière nationale, on peut citer en particulier les suivants :



1. économie considérable de devises ;


2. intensification et diversification de la production agricole ;


3. augmentation considérable du revenu régional et du niveau de vie ;


4. Formation des agriculteurs au méthodes modernes de culture et formation professionnelle des ouvriers dans l’usine ;


5. amélioration des conditions du sol ;


6. mise à la disposition du pays de quantités non négligeables de mélasses, de sucreries et autres sous-produits industriels et agricoles ;


7. des prolongations multiples et des activités induites agricoles, industrielles et commerciales, seront suscités par la mise en oeuvre d’une culture nouvelle et l’exploitation d’une sucrerie ;


8. possibilité de développer sensiblement l’élevage des bovins, pour lesquels les sous-produits de la sucrerie ( sommets des cannes et mélasse ) représentent d’ailleurs un aliment de choix.


9. le transport, tant des matières premières que des produits finis, constituera aussi un revenu supplémentaire appréciable aux entreprises de transport nigériennes.


10. la valeur ajoutée pour la seule sucrerie-raffinerie sera de 500 millions de francs CFA environ ;


11. les importations du Niger diminueront de 8 à 900 millions de francs CFA.


IV - LES CONDITIONS CLIMATOLOGIQUES


Il est inutile de préciser que le climat sec du Niger, sans une goutte de pluie, qui permet un contrôle absolu de l’eau pendant huit mois de l’année, est favorable à la culture intensive de la canne à sucre.


Par ailleurs, les conditions les plus favorables à la maturation sont des journées chaudes et des nuits fraîches : donc coupe en " hiver " ( novembre-mars ). La campagne devrait donc débuter le 1er novembre et prendre fin le 30 avril.


V - L’EXPÉRIENCE DANS LE DOMAINE DE LA CANNE


L’ IRAT étudie la canne au Niger depuis 1963, de façon intensive depuis 1968, il est arrivé à des chiffres extrêmement précis. Ainsi, son rapport sur la campagne 1970-1971 indique que :


1. Les rendements expérimentaux sont de :



- tonnes de cannes à l’hectare ( TC / ha ) ..... 100 tonnes


- sucre extractible % cannes ( SE % C ) ........ 11,5 %


- tonnes de sucre extractible à l’ha ( TSE / ha )11,5 %


Il s’agit là de minima. Par exemple, durant la campagne 1971-1972, la production expérimentale de cannes a atteint 120 tonnes à l’hectare à Tillabéry. L’expert de la FAO relève, de son côté, que des rendements de 170 tonnes de cannes par hectare et par an et de 25 tonnes de sucre à l’hectare ont été obtenus.


2. Les rendements effectifs d’exploitation


Là également, à titre conservatoire, on applique un abattement de 15 % sur les minima et on arrive à :


11,5 x 85 : 100 = 9,860 TSE / ha


A relever toutefois que selon les experts, " l’expérience des pays voisins montre que les rendements des cannes peuvent augmenter de 5 % l’an pendant huit ans ".


VI - MÉTHODES CULTURALES PRÉCONISÉES


L’expert de la FAO préconisait la limitation dans l’immédiat du cycle de la culture de la canne à sucre à trois ratoons.


La répartition des cultures par rapport à la superficie totale serait la suivante :


- cannes plantées en vierges


20 %


- 1° ratoon


20 %


- 2° ratoon


20 %


- 3° ratoon


20 %


- légumineuses et coton


20 %


tabler sur 4 ratoons avec canne sur canne éventuellement légumineuses et coton + sûrement jachère


D’autres experts pensent qu’il faudrait tabler sur quatre ratoons suivie d’une jachère.


VII - LES PROBLEMES SOCIO-ÉCONOMIQUES


Il n’y a pas de problème agraire au Niger, dans la mesure où les " gros " propriétaires fonciers sont assez rares.


Pas de problème non plus sur le plan légal puisque, depuis la loi du 25 mai 1960, les superficies aménagées pour l’irrigation reviennent à l’ État.


Quant à la structure sociale dans la région d’implantation du périmètre sucrier, elle est telle que la dépendance économique des jeunes est totale, puisqu’ils travaillent pour le chef de famille qui les rétribue en les nourrissant : ils n’ont aucun revenu monétaire.


Si certaines expériences d’aménagement hydro-agricoles on connus des difficultés par le passé, cela était dû à certaines contraintes socio-agricoles. Ainsi la culture paysanne du coton y a été u échec parce que les calendriers des travaux du coton et du mil coïncidaient : les paysans préféraient cultiver en priorité le mil au lieu du coton, culture commerciale peu connue. Par ailleurs, comme les aînés empochaient le produit de la vente, les jeunes s’en désintéressaient. Le rendement du coton a été de 800 kg / ha au lieu de la moyenne de 1.500 / 1.600. + manque d’encadrement


La culture de la canne ne peut poser de tels problèmes car le maximum de travail se situe en saison sèche.


VIII - CAPACITÉ DE L’USINE


Selon la dernière étude en date, sur la base d’une production de 15.000 tonnes de sucre par an, et d’un rendement sucre / canne de 10 %, l’usine doit avoir une capacité de broyage de 1.000 tonnes par jour, pendant 150 jours, à raison de 25 jours par mois, soit 150.000 tonnes de cannes.


Le gouvernement nigérien considère que cette capacité est très conservatrice par rapport aux besoins effectifs du pays évalués à 20 / 25.000 tonnes. Sans compter les besoins des régions frontalières du Mali et de la Haute Volta situées à une centaine de kilomètre du lieu d’implantation de la sucrerie-raffinerie.


On sait qu’une usine d’une telle capacité signifie une baisse de prix de revient du sucre car la valeur d’une usine varie comme la racine carrée de sa capacité.

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