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U-003-266-001 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-003-266-001

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    2009.

















13/12/77

Boom pétrolier au Mexique


Le directeur général des Pétroles mexicains (Pemex, M. Jorge Diaz Serrano, est arrivé à Paris pour s’ entretenir avec les responsables français de la politique pétrolière. Le Mexique est en passe de redevenir un important producteur d’ hydrocarbures, ce qui devrait contribuer à faire de lui dans les années à venir une puissance économique avec laquelle il faudra compter.


TENTRE-NEUF ans après la nationalisation des hydrocarbures, par le président Cardenas, le Mexique aborde une phase de mutation, dont le nouveau président, M. Lopez Portilio, a ainsi résumé l’ esprit : A l’ époque actuelle, les Etats peuvent se diviser entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas de pétrole. Nous, nous en avons.. Tout parait indiquer que, dans un court délai, le Mexique se convertira en un producteur de pétrole, d’ importance relative à l’ échelle mondiale."


Certes, il n’ est pas question pour le Mexique de retrouver la position de second exportateur mondial qu’ il détenait jadis. Il n’ y as pas d’ ailleurs à le regretter, car cet "âge d’ or" était surtout celui des sociétés privées. Mais il lui est loisible de tirer parti à la fois d’ une conjoncture favorable et de l’ existence de l’ entreprise d’ Etat Petroleos Mexicanos (Pemex) pour que les bénéfices issus de l’ exportation d’ une richesse nationale servent au mieux et exclusivement le développement national.


Environ 9 millions de tonnes de brut auront quitté le Mexique en 1977, essentiellement vers les Etats-Unis, deux fois plus qu’ en 1976. C’ est peu dans le commerce mondial. C’ est déjà moins négligeable dans le contexte mexicain avec des rentrées de devises supérieures à 1 milliard de dollars. Mais surtout ce n’ est qu’ un début. A la fin du sexennat actuel, en 1982, le Mexique compte exporter une quantité équivalente à la totalité de la production actuelle, soit 1 105 000 barils 1 baril = 0,14 tonne. par jour, ou 56 millions de tonnes par an. La production nationale, à cette époque, sera de 110 millions de tonnes par an, soit équivalent de la production du Venezuela, qui détient actuellement le sixième rang mondial. Les rentrées de devises dépasseront au cours actuel 5 milliards de dollars par an. A quoi s’ ajouteront 2 000 millions de pieds cubes 1 pied cube/jour = 10 m3/an. par jour de gaz naturel. En six ans, l’ excédent financier aura dépassé 23 milliards de dollars , de quoi rétablir intégralement la balance des paiements.


Tels quels, ces chiffres expriment bien une "bonanza" sans précédent pour le Mexique, et le déplacement d’ un nouveau pion sur l’ échiquier international du pétrole. Un pion "oublié" dont le retour à l’ actualité ne manque pas de surprendre.


Mutation d’ autant plus brutale qu’ elle succède non seulement à une longue période de croissance lente, mais à une phase de crise entre 1970 et 1973, marquée pour la première fois dans l’ histoire de Pemex, par une régression des réserves, par un dépassement des importations pétrolières sur les exportations.


Le réajustement, trop longtemps ajourné, du prix intérieur des produits pétroliers, en décembre 1973, contribue à expliquer le redécollage de l’ économie pétrolière. La hausse moyenne de 85% des tarifs a rendu à Pemex une capacité d’ investissements érodée au fil des années. Alors que l’ indice général des prix sur la base 100 en 1950 atteignait 216 en 1967, l’ indice des prix pétroliers n’ avait varié que de 100 à 109 sacrifice excessif à l’ autel d’ une industrialisation fondée sur une énergie à bon marché.


Mais l’ essentiel de la relance et l’ explication de son ampleur résident évidement dans les nouvelles découvertes dans le sud du pays, dans le monde tropical du golfe du Mexique, aux confins des Etats du Chiapas et du Tabasco.


Le jaillissement surgi en 1973 du puits de Cactus-1, près du village de Reforma (Chiapas), révélait d’ un seul coup l’ exceptionnelle richesse du sous-sol de l’ isthme. Un peu plus au sud, Sitio-Grande-1 donnait simultanément des résultats équivalents : 2 550 barils par jour et 163 000 pieds cubes par jour, alors que la moyenne mexicaine oscille autour de 100 barils par jour !


Puis la phase d’ exploitation se développait encore plus favorablement : de sorte que, dès le milieu de 1976, près de la moitié de la production de brut provient des installations de Pemex dans le Chiapas et le Tabasco : 450 000 barils par jour, plus de 22,5 millions de tonnes par an. Quant au gaz, produit à raison de 1 300 pieds cubes pour un baril dans le crétacé de Reforma, il brûle encore en grande partie dans les torchères, suivant des quantités qui varient chaque jour, en fonction de l’ extraordinaire contre technologique qui se déroule entre la construction des complexes de désulfuration et des gazoducs d’ un côté et la succession ininterrompue des nouvelles découvertes d’ un autre côté.


Car, si le pétrole s’ évacue vite, sans longs délais, par des oléoducs connectés à la raffinerie de Minalititian ou aux ports d’ exportation, le gaz, lui, souffre de deux handicaps : la nécessité de traitements préalables au transport et l’ insuffisance du marché intérieur mexicain. Ce qui explique la rapidité avec laquelle s’ organise et se réalise le projet de gazoduc géant reliant le Chiapas aux Etats-Unis, sur 1 150 kilomètres de long, grâce à un financement américain. Il doit permettre d’ exporter en 1982 2 milliards de pieds cubes par jour, 20 milliards de mètres cubes par an.


(Lire la suite page 25.)


par ALAIN VANNHEF Assistant de géographie à l’ université Paris-X (Nanterre).

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