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10 . Le sempiternel problème estudiantin - Ouvrages - Conseiller du Président Diori - Fonds d'archives Baulin

le départ, pourquoi engager une épreuve de force dont aucun gouvernement de pays sous-développé n’a pu sortir victorieux ? Du moins à ma connaissance.

Le Président ne voulait pas admettre que ses réactions face aux initiatives des « enfants » étaient d’ordre paternaliste, traditionaliste. Qu’elles avaient leur source dans des formules comme : « le respect des aînés », « ça ne se fait pas en Afrique », etc. C’est pourquoi il avait, tout prêts, une série d’arguments. Par exemple, disait-il, « amener un jeune au brevet élémentaire coûte 18 millions de francs CFA et un jeune bachelier 50 millions. » Ou encore : « en France, une bourse d’étudiant représente grosso modo la moitié du SMIG, alors que chez nous elle représente quatre fois le SMIG de l’ouvrier industriel, et un peu moins du double du revenu annuel du paysan. Ce sont des aristocrates », concluait-il.

N’empêche qu’on ne peut ni les raisonner, ni les sacrifier.

Cette même incompréhension du problème estudiantin débouchera dix-huit mois plus tard, sur une nouvelle épreuve de force.

En octobre 1973, les étudiants et lycéens se lancent dans une grève des cours pour défendre leur droit à l’internat. Une fois de plus, et parce qu’ils sont étudiants, on prend les choses au tragique. D’autant que certains tracts _cette fois plus sérieux, polycopiés_ sont censés émaner d’un « Parti nigérien du Travail ». Bien entendu, professeurs, conseillers pédagogiques et autres intellectuels leur apportent leur soutien, tandis que les services de police, tout aussi naturellement, montent l’affaire en épingle jusqu’à la transformer en « tentative de subversion non armée » et « tentative illégale de formation d’un parti politique ». Trente inculpés dont dix enseignants sont traduits le 31 janvier 1974 devant la « Cour de Sûreté de l’État ». L’accusation, représentée par l’ambassadeur Tanimoune, en rajoute, considère les aveux comme paroles d’évangile, et obtient des condamnations sévères allant jusqu’à dix années de prison.

Il n’en reste pas moins que, pour désamorcer le mouvement, le gouvernement sera obligé, une fois de plus, de lâcher du lest. Pour compenser la perte de droits que constitue la fermeture des internats, l’administration s’engagera à assurer aux élèves et étudiants trois repas par jour ainsi que le transport et « 2 000 francs (CFA) comme argent de poche. » [2]

Cette affaire ne trouvera son épilogue que quelques mois plus tard, avec le

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