présidait dernièrement aux destinées de l’organisation « La lutte pour I’Islam ». Il était aussi membre de l’Assemblée nationale égyptienne : pour son malheur, car deux de ses collègues appartiennent à l’« autre » sexe.
C’est sur ce plan que le journaliste l’attaque d’abord :
« - Croyez-vous, lui demande-t-il hypocritement, que la femme ait réussi en tant que député ?
- Il faut en laisser l’appréciation à la Nation, répond prudemment le Cheikh... aux journaux...aux écrivains qui prêchaient pour l’égalité...
- En d’autres termes, vous êtes contre l’égalité entre les deux sexes ?
- Moi ? Mais qui suis-je ? Le Coran est contre l’égalité...
- Donc vous êtes hostile à l’accession de la femme à des fonctions législatives ?
- ...L’Azhar s’y est opposé...
- Pouvez-vous m’indiquer, Monsieur le Cheikh, les raisons qui éloignent les gens de la religion, ces derniers temps ?
- Il en existe deux : d’un côté l’évolution, et de l’autre l’influence qu’ont exercée les idées de l’Europe. Depuis la période du Khédive Ismaïl, l’Egypte officielle ne veut pas être un pays islamique.
- Vous ne croyez pas que les ulémas de l’Azhar aient une responsabilité dans sette détérioration des sentiments religieux ?
- Que voulez-vous que les ulémas de l’Azhar fassent quand les journalistes, les écrivains font la guerre à nos traditions et quand le gouvernement, depuis l’époque du Khédive Ismaïl, ne veut pas entendre parler des enseignements religieux. Que peut faire l’Azhar sinon protester ? Et c’est ce qu’il a fait... »
Le journaliste lui pose alors la question traditionnelle et qui a toujours fait la joie des lecteurs arabes :
« - Ne pensez-vous pas qu’une cantatrice... pêche en chantant ? »
Le cheikh Darraz explose :
« - Nous y voilà. Je sais bien que vous autres journalistes n’interviewez les Cheikhs que pour les tourner en dérision... Ne parle pas de péché : depuis quelque temps ce terme est devenu suspect ... A mon avis le gouvernement doit interdire immédiatement les chansons qui corrompent et encouragent la dissolution des moeurs... »
Ces quelques lignes donnent une image claire des sentiments religieux des Egyptiens, ainsi que de la place que tiennent dans leur vie
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