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Le monopole du pouvoir - Ouvrages - La politique intérieure d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

title=’Fraternité du 13 janvier 1961.’ id=’nh62’>62]. Il promettait enfin de porter, en cinq ans, le revenu des paysans de la savane au niveau de celui de leurs « frères du sud » [63].
Aucun de ces objectifs n’a pu être, bien entendu, approché, même de loin.
Pour trouver un semblant de lien logique entre les deux prises de positions, il faudrait les regarder peut-être sous un autre angle, dans l’optique de l’homme politique ivoirien. En effet, qui étaient, qui pouvaient être, à cette époque, en 1959, ces 12 000 privilégiés, dont chacun disposait d’un revenu annuel de 830 000 francs C.F.A. ? Il n’y avait pas alors pléthore de ministres, de secrétaires d’État, de députés, d’ambassadeurs, de juges, de directeurs de société d’État, de préfets, sous-préfets et hauts fonctionnaires, et ils n’avaient pas eu encore l’occasion de faire fortune. Quant aux professeurs, médecins, avocats ivoiriens, ils étaient encore plus rares. On ne trouvait pas a fortiori d’industriels, de grands commerçants, de grands transporteurs ivoiriens. La quasi-totalité de ces privilégiés ne pouvait donc être formée que d’expatriés et de planteurs, de propriétaires terriens. Or, ces derniers ne peuvent être qualifiés, selon lui et par définition, de capitalistes.
Par ailleurs, le penchant du Président pour le capitalisme d’État paraît naturel, normal, puisque lui et ses amis planteurs ont le monopole du pouvoir, et en seront donc les premiers bénéficiaires.
Enfin, cette hostilité à l’apparition et au renforcement d’une classe d’entrepreneurs ivoiriens dans les secteurs secondaire et tertiaire, s’explique, là encore, par sa conscience profonde des intérêts économiques et politiques de sa propre classe, par sa stratégie du refus du partage du gâteau national et du pouvoir avec les autres parties de l’élite ivoirienne. Il sait d’expérience que pouvoir politique et économique vont de pair. Saper celui-ci permet d’interdire l’accès à celui-là.
Et pourtant, en 1958, quand l’Assemblée législative décidait d’abolir la patente qui touchait les transporteurs, petits commerçants et artisans, en même temps que l’impôt des planteurs, on pensait que le régime aiderait à l’épanouissement d’une bourgeoisie ivoirienne dans l’industrie et le secteur des services [64].
Cela avait amené le héraut de toujours de la bourgeoisie

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