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U-004-019 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-004-019

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















GRACE AU PACTOL PÉTROLIER


La France compte développer des ventes de biens d’équipements


Vu 25.6.74


L’ Iran a été en 1973 le vingtième fournisseur et le vingt-septième client de la France. Les importations françaises en provenance de ce pays ont atteint 1 389 millions de francs, tandis que les exportations s’élevaient à 901 millions de francs. Parallèlement, la France s’est situé au cinquième rang des pays fournisseurs de l’ Iran. Elle est son dixième client pour les produits non pétroliers et le cinquième pour l’or noir.


Le commerce extérieur franco-iranien se développe rapidement, mais le déficit français se creuse d’année en année. En trois ans, de 1970 à 1973, les importations françaises ont presque triplé, alors que les exportations progressaient deux fois et demie.Le déficit a été multiplié par cinq passant de 104 millions en 1973. Au cours des trois premiers mois de 1974, il a atteint 246 millions, en augmentation de 61 % par rapport à la même période de 1973. Cette détérioration s’explique aisément : les importations ont augmenté de 44 % et les exportations de 30 %. Le taux de couverture s’est établi à 50 % contre 55 % un an plus tôt ( 65% pour l’année 1973 ).


C’est évidemment le pétrole qui aggrave ce déficit commercial. Il représente 90 % de la valeur totale des importations françaises en provenance de l’ Iran. L’ Iran n’est toutefois que le septième fournisseur de la France, assurant 7 % environ des approvisionnements de celle-ci en pétrole ce qui représente 4 % des ventes totales de Téhéran. En 1973, les importations de ce produit se sont élevées à 11 millions de tonnes ( 7,6 millions en 1972 ). La part des autres produits est en diminution régulières ( 22 % en 1970 ; 10 % maintenant ) Notons que la moitié du caviar et les deux tiers des tapis proposés aux consommateurs français sont d’origine iranienne.


Comment régler cette facture ? La France espère développer ses ventes de produits d’équipement et d’usines puisque Téhéran mène une politique active d’industrialisation. Selon une note du ministère de l’économie et des finances, les " caractéristiques qualitatives " du marché Iranien, notamment la large place donnée aux biens d’équipement, sont particulièrement intéressantes " pour la France. Actuellement, les ventes à l’ Iran de machines mécaniques et électriques représentent 40 % du total des exportations ( 37 % en 1970 ) le reste étant constitué par des produits sidérurgiques et chimiques, des denrées agricoles et alimentaires et des automobiles.


Un important accord de coopération industrielle


La France a d’ailleurs signé avec l’ Iran, le 9 février, un important accord de coopération industrielle prévoyant un montant de fournitures qui pourrait atteindre 4,5 à 5 milliards de dollars ( 22 à 24,5 milliards de F ) en dix ans. A condition que les offre française soient intéressantes, Téhéran s’est déclaré prêt à commander cinq centrales nucléaires, un gazoduc lui permettant d’acheminer le gaz naturel vers l’ Europe, une usine de liquéfaction de gaz, un complexe pétrochimique... Il s’agit, avait souligné M. Giscard d’ Estaing, alors ministre de l’économie, du plus important accord jamais signé par un pays industrialisé avec un pays producteur de pétrole ( le Monde daté 10-11 février ).


La concurrence est en tout cas très vive sur le marché iranien : une mission économique française, conduite par M. Baumgartner, ancien ministre des finances à succédé début mai à Téhéran à une mission allemande venue elle aussi étudier sur place les possibilités d’investissements. L’ Allemagne fédérale, qui est le premier fournisseur de l’ Iran, devant les États-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne et la France, est intéressée au projet de construction de la plus grande raffinerie du monde ( 25 millions de tonnes ). De leur côté, les ventes de biens d’équipement français ont doublé au cours des quatre premiers mois de 1974, pour atteindre 140 millions de francs.


Téhéran dispose, il est vrai, d’un " pactole " pétrolier qui lui assurerait en 1974 des recettes bien plus élevées qu’en 1973 : 31 milliards de francs contre 20 milliards. Déclaration du Chah à l’hebdomadaire Les Informations , janvier 1974. De plus, le pays connaît depuis dix ans un taux de croissance économique sans précédent : le produit national brut iranien a augmenté en moyenne de 11 % au cours de la dernière décennie, et même 15 % en 1973.


L’ Iran qui compte encore 40 % d’agriculteurs pour ses 32 millions d’habitants, est le quatrième producteur et le deuxième exportateur mondial de pétrole, le deuxième producteur du Proche-Orient après l’ Arabie Saoudite. Sa production - 300 millions de tonnes en 1973 - atteindrait 350 millions en 1974. Ce pays possède aussi 10 % des réserves mondiales de gaz naturel. Avant le déclenchement de la crise, le pétrole, qui représentait plus du quart du produit national brut, fournissait déjà près de la moitié des ressources budgétaires et plus des trois quarts des recettes en devises. Le prix du pétrole Iranien ayant presque quintuplé entre le début et la fin de 1973, l’augmentation massive des revenus va transformer la situation économique de l’ Iran et entraîner une révision du Ve Plan ( 1973-1978 ), qui prévoyait des investissements de 36,5 milliards de dollars.


M. B.

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