Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Senghor ne se rendra pas au "sommet" de l’OUA , à Addis - Abeba . Il considère que cette rencontre ne sera pas l’événement de l’année pour l’Afrique . Ce n’est pas l’avis de Diori Hamani . Membre de la Commission ad hoc pour le Nigéria , Diori espère que ce sommet permettra de tenter , une fois de plus , ce que Paul VI essaie de faire à Kampala : réconcilier Nigérians et Biafrais , à tout le moins d’arrêter le massacre . Diori dirige un Etat qui ressent singulièrement les conséquences de ce conflit . Le Niger a plus de mille kilomètres de frontière commune avec le Nigeria et , de part et d’autre de cette frontière , les , les populations sont les mêmes . Au surplus , les Haoussa du Niger n’ont d’autre débouché pour leurs produits que le Nigeria . Le Niger fertile évacue ses produits par Kano . Pour toutes ces raisons , Diori souhaite un règlement du drame nigérian . A l’évidence , il ne peut pas être partisan de l’unité du Nigeria . C’est un point sur lequel il est en désaccord avec Houphouet - Boigny Jusqu’à présent , ce désaccord , les deux hommes se sont efforcés de le masquer . A Alger , en septembre dernier , alors que la majorité des chefs d’Etat de l’OUA condamnait la sécession biafraise , Diori , intelligemment , expliquait que l’attitude de ceux de ses collègues qui avaient reconnu le Biafra avait un aspect positifs , car elle permettait de maintenir le contact avec les deux parties , voire de renouer le dialogue .
Les positions , depuis , se sont accusées . Houphouet , qui s’est faite s’est fait le champion de la cause biafraise , entend , non sans courage , porter l’affaire devant l’Assemblée générale des Nations - Unies . Je dis " non sans courage " car il sera battu à l’ONU comme il serait battu à l’OUA s’il y tentait l’expérience . Cet échec est d’autant plus prévisible que la tentative de Houphouet , de Nyéréré , de Bongo et de Kaunda sera sans doute cautionnée par certaines pays occidentaux .
La cause du Biafra , hormis l’effet spectaculaire , ne progressera malheureusement pas pour autant . Au surplus , elle risque de diviser - ce qui n’est pas pour déplaire à tout le monde -les francophones de l’OCAM . Ahidjo , dont la prudence serpent est bien connue , ne peut agir autrement que Diori ou Tombalbaye . Tsiranana , depuis longtemps , a marqué son hostilité à la sécession .
Le clan révolutionnaire fera de son mieux pour exploiter l’isolement de Houphouet . Le jeu vaut la peine . Non seulement l’Ocam serait ébranlée , mais l’Entente , qui empêche toujours Sékou Touré de dormir , connaîtrait sa crise la plus grave . Un débat à l’ONU , débat dont l’issue est prévisible , ne changera rien à l’affaire . Le ban et l’arrière ban de l’afro - asiatisme militant aurait la partie belle .
L’Afrique est sourde à la souffrance des Biafrais , comme elle est indifférente au drame qui se joue au sud Soudan . L’OUA et son Comité de libération , qui entretient grassement tous les révolutionnaires de salon ; refuse énergiquement tout appui au " Gouvernement du Nil " de Gordon Mayen , autrement dit il refuse vivres , médicaments , armes aux noires du sud Soudan qui se battent contre les soldats de Khartoum . Il est vrai que L’OUA joue sur le velours : les dirigeants politiques du sud Soudan sont fort divisés .
La Côte d’Ivoire a signé trois accords de coopération économique et technique avec l’Italie . L’un de ces accords garantit le libre transfert en devises des capitaux investis et du produit de ses capitaux .
Moscou et Kinshasa rétablissent leurs relations . Gromyko a été très affectueux avec Bomboko . Le Russe a affirmé que son pays ne ménagerait pas ses efforts pour aider le Congo , en dépit des différences idéologiques et des systèmes sociaux . Et d’ajouter : " Nous considérons que le Congo joue un rôle important en Afrique ". D’ailleurs : Gromyko se rendra , officiellement , à Kinshasa . Ce sera la première visite du Russe au sud du Sahara . Ce ne sera certainement pas la dernière . Moscou , je vous l’ai dit , revient très fort en Afrique . Son jeu consiste à gagner Pékin de vitesse. Et tout l’appareil politico - économique soviétique s’y emploie .
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