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U-006-060 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-006-060

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LE MONDE - 22- aout 1976 - Page 3


22/8/76

DIPLOMATIE
APRÈS LA CONFÉRENCE "AU SOMMET" DE COLOMBO


Les non-alignés approuvent la création d’un pool des agences de presse


Colombo (A.F.P.). - Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays non alignés ont approuvé à Colombo les décisions de la conférence qui s’est tenue le mois dernier à New-Delhi, portant création d’un pool des agences de presse des pays du mouvement.


Le pool regroupera au début quarante agences nationales. Le comité de coordination, qui devait compter quatorze membres, sous la présidence de l’Inde, en comprendrait quinze, pour inclure la Tunisie, qui avait joué un rôle de coordinateur lors des réunions préparatoires.


La déclaration politique du "sommet" de Colombo précise qu’ "un nouvel ordre international dans les domaines de l’information et des communications est aussi important qu’un nouvel ordre économique international".


Le pool a pour but de mettre fin, dans le domaine de l’information, "à une situation de dépendance et de domination dans laquelle la plupart des pays sont réduits à recevoir passivement une information insuffisante, déformée et entachée de préjugés".


UN SUCCÈS POUR L’INDE


De notre correspondant


New - Delhi, - La décision de créer un pool des agences de presse des pays non est un succès diplomatique pour l’Inde. L’idée d’une coopération en matière d’information avait été lancée lors de la précédente conférence "au sommet" des pays non alignés, à Alger. Mais c’est New-Delhi qui, depuis quelques mois, s’est le mieux employée à faire aboutir le projet.


Lors de la conférence préparatoire des pays intéressés par la création du pool, qui s’est tenue dans la capitale indienne le mois dernier. Mme Gandhi et ses représentants avaient souligné la nécessité d’en finir avec "les séquelles de la colonisation" dans le domaine de l’information de s’affranchir de "l’impérialisme culturel" et des "monopoles capitalistes" que constituent, à leurs yeux, les grandes agences de presse occidentale.


Le projet élaboré à New-Delhi est assez vague. Il s’agit de créer "aussitôt que possible" un comité de coordination qui étudiera les moyens de donner aux différentes agences de presse la possibilité d’agir de concert, sans que soit institué, toutefois, un organe supranational. Par exemple, des réductions de tarif sur les télécommunications seront consenties pour faciliter l’échange de nouvelles. Un autre comité, où siégeront des représentants des gouvernements, sera chargé de la coopération en matière de radio et de télévision.


Certaines des idées exprimées à New-Delhi sont intéressantes. Si elles aboutissent à quelque chose de concret, les pays non alignés pourront améliorer l’information sur leurs problèmes de développement. Il faut remarquer, cependant, que le gouvernement indien s’est inquiété des "lacunes" et des "oeillères" des agences occidentales quand les atteintes aux libertés et les restrictions au droit à l’information, décidées en vertu de l’état d’urgence, lui ont valu des critiques qu’il supporte très mal de la part des journalistes étrangers.


Les champions de l’information "décolonisée" sont-ils toujours bien placés pour donner des leçons de déontologie ? La distinction est souvent difficile à faire entre la propagande gouvernementale et le souci légitime d’éducation du public, dans les dépêches de l’agence indienne Samachar, créée après la fusion des anciennes agences indépendantes. cette agence a diffusé récemment de larges extraits d’un bulletin de l’étranger du Monde soulignant l’intérêt de la conférence de New-Delhi sur l’information, mais en passant totalement sous silence le paragraphe relatif à la situation de la presse en Inde.


On explique à New-Delhi qu’il est anormal que les journaux indiens parlent de ce qui se passe à l’étranger en utilisant essentiellement des dépêches d’agences occidentales, "peu sensibilisées aux problèmes des pays en voie de développement".
Le projet de pool permettra d’utiliser des dépêches rédigées dans les pays concernés. Mais les petites agences nationales donnent-elles plus de garanties d’objectivité que "les entreprises capitalistes" d’Occident ? Le fait que les critiques formulées par les journalistes étrangers suscitent souvent une vive irritation des autorités indiennes à l’égard des gouvernements dont ces journalistes sont les ressortissants, prouve que les ministres de Mme Gandhi ont du mal à concevoir qu’un organe d’information puisse être indépendant du pouvoir.


JEAN DE LA GUÉRIVIÈRE.


MM. Giscard d’Estaing et Sauvagnargues se sont entretenus de la demande d’embargo pétrolier


M.Giscard d’Estaing s’est entretenu vendredi 20 août, dans l’après-midi, avec M.Sauvagnargues de l’appel à l’embargo pétrolier lancé à Colombo par les pays non alignés, en représailles aux ventes de matériel militaire et de centrales nucléaires par la France à l’Afrique du Sud. A sa sortie de l’Elysée, le ministre des affaires étrangères a déclaré que "cette résolution s’expliquait par le climat propre à ce genre de réunion", et qu’ "il ne s’agissait que d’une péripétie qui n’aurait pas de conséquences".


Parlant au micro de France Inter, M. Sauvagnargues a précisé sa pensée en affirmant : "Les ventes d’armes de la France à l’Afrique du Sud, qui ne portaient que sur du matériel de défense extérieure, sont arrêtées.
Il n’y a donc pas de justification à un embargo auquel d’ailleurs personne ne croit, en premier lieu les pays de l’OPEP qui ont fait remarquer à Colombo que l’on n’était pas là pour parler de questions d’embargo." Selon M.Sauvagnargues, cette demande d’embargo "n’est qu’une échappatoire aux problèmes internes des pays participant à la conférence, et ne doit pas être dramatisée".


A LONDRES, le Foreign Office a catégoriquement rejeté vendredi les allégations faites à la conférence de Colombo selon lesquelles la grande-Bretagne, ainsi que la France, les Etats-Unis et l’Allemagne fédérale accorderaient une aide économique à l’Afrique du Sud, mais s’est refusé à tout commentaire sur la demande d’embargo pétrolier visant la France et Israël.


A MOSCOU, l’agence Tass, commen ant la conférence de Colombo, a insisté sur le fait que ses travaux avaient été marqués par l’affrontement de deux  : celle qui veut consolider le mouvement et celle qui tente de le briser de l’intérieur. L’agence soviétique a précisé que cette dernière, qu’elle ne désigne pas nommément, cherche à utiliser le mouvement pour faire prévaloir des intérêts étrangers aux peuples des pays en voie de développement, s a, d’autre part, mentionné la demande d’embargo pétrolier contre la France et Israël.


A PEKIN, l’agence Chine nouvelle écrit que la "somme" des non-alignés a été une défaite pour les deux super-puissances.
La conférence, affirme l’agence chinoise, "a éloquemment prouvé qu’un grand nombre de pays non alignés sont opposés à l’agression, à l’expansion, au contrôle et aux menaces des super-puissances".


Chine nouvelle passe sous silence de nombreux aspects du "sommet" de Colombo, notamment la question de l’Afrique australe et la demande d’embargo pétrolier visant la France et Israël. - (A.F.P. Reuter.)


Les confusions de Colombo


Les conditions dans lesquelles ont été adoptées les résolutions de Colombo, et notamment l’appel à l’embargo pétrolier contre la France et Israël, ont été pendant vingt-quatre heures la source de confusion, allant jusqu’au doute chez certains. c’est ainsi que M. Lakshman Jayakody, vice-ministre des affaires étrangères et de la défense de Sri-Lanka, a affirmé ce samedi 21 août, dans la matinée, à l’A.F.P. : "La France n’est pas mentionnée dans la déclaration politique de la conférence"
La même personnalité n’était pas en mesure de conformer qu’une résolution évoquant un embargo pétrolier avait été adoptée.


Il est vrai que le document qui a servi de base aux exégeses a été diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi aux journalistes et aux délégués sous le titre : "Déclaration politique telle qu’elle a été adoptée par le comité de rédaction. "
Mais ce texte a bien été adopté par consensus, au cours de la même nuit, par la conférence siégeant en séance plénière. Beaucoup de délégués étaient absents, il est vrai, et certains des présents assurent n’avoir pas été au courant de la demande d’embargo. Rappelons que l’initiative en a été prise au sein du comité de rédaction par le représentant du Congrès national africain d’Afrique du Sud, mouvement de libération qui siégeait à Colombo en qualité d’observateur.


Les textes de Colombo n’ont pas encore été intégralement publiés à Belgrade, mais ils l’ont été ce samedi par El Moudjahid, à Alger, autre capitale importante du mouvement des non-alignés. Selon notre correspondant à Alger, l’appel à l’embargo contre la France et Israël figure au point 21 d’un ensemble de textes concernant divers problèmes mondiaux, et publié sous la
rubrique des "autres résolutions adoptées". Ces résolutions sont distinctes de la déclaration politique finale, qui compte sept chapitres, et décrit en termes généraux les objectifs du mouvements.
Le vice-ministre de Sri-Lanka était donc fondé à affirmer, comme il l’a fait à l’A.F.P., que la France n’est pas mentionnée dans cette déclaration. Elle l’est dans un autre texte, mais le résultat est le même. - M. T.

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