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U-006-110 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-006-110

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  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















Qualité de la vie
LES ALLEMANDS ET LE NUCLÉAIRE


Etat de siège autour de la centrale de Br


De nouvelles manifestations devaient avoir lieu , ce samedi 13 novembre , autour du chantier fortifié de la future centrale nucléaire de Brokdorf , en République fédérale d’Allemagne . Après les bagarres qui ont opposé les anti-nucléaires et la police , le novembre dernier , on craint des incidents .


Ainsi se trouve relancé le début sur le programme nucléaire d’autre -Rhin . D’un côté , M. Friderichs , ministre fédéral de l’économie , presse le gouvernement du Schleswig -Holstein de construire rapidement la centrale de Brokdorf , sans laquelle , selon lui , l’Allemagne du Nord n’aurait plus assez de courant électrique dans les années 80 . Mais au Schleswig -Holstein même , le parti social-démocrate demande l’arrêt de tous les chantiers atomiques jusqu’à ce sécurité aient été résolus .


En Rhénanie -Westphalie , le ministre du travail exige que les citoyens soient consultés avant le choix des sites et son collègue de l’intérieur se prononce pour une « pause » dans le programme atomiques .


De notre envoyé spécial .


Brokdorf (Schieswig-Holstein) .
— Le terrain sur lequel la Nordwestdeutsche Kraftwerke (N.W.K.) doit ériger d’ici à 1980 une centrale atomique de 1 300 mégawatts - la plus puissanté du Schieswig -Holstein - ressemble à un camp retranché . Des engins élargissent les fossés autour des 30 hectares protégés par des fils de fer barbelés et un grillage de 2,50 mètres de haut . Derrière des ouvriers construisent , hâtivement un mur de béton haut de 3 mètres qui sera surmonté d’un grillage de 1,50 mètre . Au pied du mur , court un chemin de ronde ou des policières patrouillent avec leurs chiens . Les entrées , également gardées par la police , sont barrées par des chevaux de frise . Des véhicules porteurs de lance à eux ont pris position aux endroits « stratégiques » des projecteurs trouent le brouillard , permettant le travail de nuits .


Tout ce dispositif a été mis en place en un temps record . Le 26 octobre , en fin d’après-midi , M.Clausen , ministre des affaires sociales du Schieswig-Holstein , signe l’autorisation de commencer les travaux . A minuit , cent cinquante hommes d’une police privée , cent cinquante véhicules , quatre cents ouvriers occupent le terrain et commencent à le terrain en commencent à le transformer en forteresse . « Une action nuit et brouillard  » dira le chef de l’opposition social-démocrate à la diète de Kiel .


Pris de court mais ulcérés d’avoir été « trompés » par les autorités , les comités de citoyens de la région , hostiles à la construction de la centrale , organisent une manifestation pacifique le 6 novembre . Sept à huit mille manifestants venus de toute la République fédérale , mais aussi de France , du Danemark et des Pays-Bas , répondent à l’appel . Prenant le service d’ordre par surprise , quelques -uns des planches et découpent des trous dans le grillage à l’aide de cisailles . Mille a mille cinq cents personnes réussissent ainsi à se glisser sur le terrain .


L’occupation durera quelques heures . Au début de la soirée , la police a cheval chargé , employant la matraque et un nouveau gaz lacrymogène particulièrement nocif. La police privée de l’entreprise qui dispose du même « équipement » , la seconde . Bilan : un policier blessé n une trentaine de manifestants , brûlés aux yeux . Après la fuite des contestataires , les tentes et les sacs de couchage que ceux-ci ont abandonnés . « Il n’y avait jamais eu autant de brutalités  » , déclare M. Ekkerard Sachse , le maire de Wewelsfleth , village voisin de la centrale , M. Stoltenberg , ministre-président du Schieswig -Holstein , loue au contraire «  l’intervention modérée et efficace  » de la police . Il met en cause les groupes communistes qui auraient noyauté les associations .


M. Sachse a l’habitude de ces accusations . Le député chrétien-démocrate du lieu a même déclaré il y a quelque temps que les paysans contestataires étaient manipulés par Berlin-Est . . . LA cinquantaine tranquille , le cheveu grisonnant , une certaine timidité affable , M. Sachse , qui est aussi l’instituteur de la manière dont es élus locaux ont été placés devant le fait accompli par le gouvernement régional , des enquêtes d’utilité publique de pure forme , des dossiers comportant plusieurs milliers de pages que les maires pouvaient consulter au chef-lieu voisin , mais ne pouvaient ni emporter ni photocopier . . . « Ces coulisses démocratiques sont une véritable farce  » , dit M. Sachse .


Avec des fleurs.


Les habitants se sont organisés des que la décision d’implanter la centrale à Brokdorf a été connue : pétition de 20 000 signatures , référendum officieux au cours duquel 75% des habitants de Brokdorf et de Wewelsflieth disent « non » à la centrale , objections , au moment de l’enquête publique , de 20 000 personnes , sur lesquels les tribunaux n’ont pas encore statué . Le gouvernement de Kiel avait promis d’attendre que la justice se soit prononcée pour donner l’autorisation de commencer les travaux mais il n’a tenu parole .


Les contestataires craignent confusément la proximité d’une centrale nucléaire pour leur activité agricole . Ils ne veulent pas que « leurs vaches paissent de l’herbe radio-active  » . Comme à Wyl , au bord du Rhin , à l’autre extrémité de l’Allemagne , les paysans de l’Elbe coopèrent avec des scientifiques pour s’instruire sur les dangers de l’énergie nucléaire . Sur l’embouchure de l’Elbe , de Hambourg à Cuxhafen , quatre centrales sont en construction et une douzaine en projet . Bayer , qui installe un complexe chimiques à 10 kilomètres à vol d’oiseau de Brokdorf , n’a pas voulu d’une deuxième centrale près de son terrain . C’était trop risqué .


Les eaux de l’Elbe , déjà très polluées , vont servir au refroidissement des centrales . Des experts estiment pourtant que le seul de tolérance est déjà atteint . L’Elbe peut devenir du jour au lendemain un fleuve mort . . . Les riverains craignent encore que cette région agricole ne soit bientôt transformée en une vaste Ruhr.


Par une ironie du sort , c’est au moment ou M. Eggert Block , maire de Brokdfort , voulait ajouter bad (les bains) au nom de son village , pour en marquer la vocation balnéaire , que le site de la centrale a été choisi M . Block , d’abord opposant farouche , s’est laissé convaincre . La N.W.K. a construit des routes dans sa commune , loué une école désaffectée pour créer un centre d’information et offert des fleurs à la population . De plus , on va construire une piscine de 2,5 millions de deutchemarks financée à 80% par le Land et l’arrondissement . Et c’est justement grâce aux impôts de la centrale que la municipalité de Brokdorf pourra paver les frais de fonctionnement de la future piscine . M. Sacnse note dans un sourire : « C’est une situation grotesque ; pour payer une situation de loisir , il faut une industrie polluante . »


DANIEL VERNET

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