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U-006-114 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-006-114

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  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















3 décembre 1976

LE MONDE
LA VIE ÉCONOMIQUE
Affaires
EN ACQUÉRANT 9,1 % DU CAPITAL DU GROUPE ITALIEN


La Libye devient le deuxième actionnaire de Fiat


La Libye va acquérir 9,1 % environ du capital de Fiat L’entrée de la Libye se traduira par la souscription à 6 000 lires de vingt millions d’actions ordinaires et de dix millions d’actions privilégiées de 500 lires nominal . Le capital de FIAT sera ainsi porté de 130 milliards à 165 milliards de lires . a annoncé n mercredi 1er décembre , M. Glovanni Agnelli . P.D.G. du groupe italien . Cette opération se fera par l’Intermédiaire de la Liban Arab Foreign Bank , qui souscrira à une également à une émission d’obligations convertibles en actions pour un montant de 90 milliards de lires et consent à la firme turinoise un prêt a dix ans d’un même montant , qui postera un intérêt de 5,75% révisable tous les six mois . Au total l’apport des capitaux libyens représente ainsi 36 milliards de lires (415 millions de dollars , 2 075 millions de francs) , soit le cinquième du déficit de la balance italienne des paiements . Accueille favorablement par le patronat , la nouvelle a été commentée avec une certain américaine par les syndicats .


De notre envoyé spécial


Turin . - En annonçant , mercredi 1er décembre , que la Libye prenait une participation de 9,1 % dans son groupe , M. Giovanni Angelli , le P.-D.G. de FIAT , à provoqué autant de surprise que de perplexité en Italie . C’est la première fois , en effet , que la firme turinoise autorise une place de participation d’un investisseur étranger , lequel est , de surcroît , une ancienne colonie italienne réputée pour coups d’éclats politiques .


Les nouveaux actionnaires auront deux sièges (sur quinze) au conseil d’administration et un membre (sur cinq) au comité de direction . Mais aucun changement n’interviendra dans l’équipe dirigeante de FIAT , a affirmé M. Agnelli , ni dans la politique d’investissement , qui sera néan-moins accélérée . Il a précisé que sa famille , représentée par la société financière IFI , contrôlerait un peu plus de 30% du capital social (contre 33% aujourd’hui ). Ce pourcentage tombera a 29% environ a partir de 1978 , lorsque les Libyens convertiront , selon toute probabilité , leur permettrait de détenir une participation de 13% . D’ores et déjà , la Libye dévient le deuxième actionnaire de FIAT , très loin devant Pirelli (5% environ) et les petits porteurs de parts .


Il est vrai que l’opération dépend du feu vert des autorités italiennes , mais celles - ci en ont été informées par M. Agnelli et ne s’y sont apparemment guère opposée . Quelques heures avant de faire venir à Turin un groupe de journalistes dans son avion privé , le P. -D.G. s’était d’ailleurs rendu au Quirinal pour s’entretenir avec le chef de l’État .


Le secret avait été bien gardé . Avec un air faussement désinvolte — car il était ému , et on le comprend , - M. Agnelli a pu commencer sa conférence de presse par une interrogation insolite : « Avez-vous la moindre idée de ce qui vous sera dit dans quelques instants ?  » N’obtenant pas de réponse , l’homme le plus élégant d’Italie a chaussé ses lunettes d’écaille et , comme un notaire , a lui très vite le communiqué .


A la droit du P.-D.G., son frère Umberto évitait les regards stupéfaits des journalistes . Mais ils n’aillaient pas tarder l’un et l’autre bombardés de questions . Aucune hésitation dans les réponses : toutes le objections possibles avaient été préalablement étudiées par l’équipe dirigeante de FIAT , qui entourait son chef pour une épreuve aussi difficile .


M. Agnelli devait faire appel plusieurs fois au « sens de responsabilité  » des journalistes , craignant que cette «  bonne nouvelle pour l’Italie » ne soit présentée le lendemain dans la presse comme une vente partielle au colonel Kadhaffi du premier groupe privé de la péninsule .


FIAT avait-il besoin de capitaux ? «  Non , répond M. Agnelli . D’ailleurs, les capitaux ne se trouvent que lorsqu’on n’en a pas besoin . C’est précisément parce qu’il était en bonne santé que notre groupe a pu conclure cette affaire.  »


Mais pourquoi avoir choisi la Libye ? «  On ne choisit pas un investisseurs de cette taille  » , remarque le P.-D.G. de FIAT . La demande est venue de Tripoli . Et après dix-huit mois de «  dures négociations  » , nous avons accepté car «  on prend les capitaux ou ils se trouvent .  » Aujourd’hui , « le marché de l’argent est celui pétrodollars .  »


Cela n’explique pas que les Libyens aient payé des actions quatre fois leurs cours de Bourse au travers de l’augmentation de capital . . . Ils ne l’ont pas fait à la légère , répond M. Agnelli . FIAT a été passé au crible par des spécialistes qui en ont conclu que sa valeur boursière (450 milliards de lires environ) était nettement insuffisante : ils l’ont estimée a 1 800 milliards .


« Les Libyens ont choisi en connaissance de cause . Ce sont d’excellents négociateurs . »


Et ai FIAT précisément s’était fait flouer ? « Ce sont d’excellents négociateurs , mais nous ne sommes pas des dilettantes  » , réplique l’ancien président du patronat italien . Il sera obligé de répéter à plusieurs reprises que le contrat ne prévoit aucune contrepartie politique . « Ce sont des investisseurs durs . . , Un nouvel actionnaire accepte les règles de la majorité . . . Une entreprise ne fait pas de politique , elle s’occupe de son propre développement . . . Nous avons nous-mêmes investi aussi bien en U.R.S.S. en Roumanie et en Yougoslavie qu’en Espagne et au Brésil.  »


N’est -ce pas pourtant le colonel Kadahafi qui avait demandé à la fin de 1973 , la « tête » du directeur de la «  Stampa  », après un article discutable paru dans le journal de l’Etat , en soulignant l’appartenance Israélite de M. Arrigo Lévi ? «  Et il ne pas obtenue , réplique brutalement le P.-D.G. de FIAT . Si un épisode de ce genre devant se reproduira - mais je ne pense pas , - notre réaction sera identique . »

QUAND M. KADHAFI
EXIGEAIT LE DÉPART
DU DIRECTEUR
DE « LA STAMPA »


L’accord entre M. Agnelli et le gouvernement Libyen doit étre rapproché d’un épisode plutôt stupéfiant survenu à la fin de 1973. Irrité par un article satirique sur son compte publié dans « la Stampa » , de Turin , journal appartenant a FIA , le colonel Kadhafi convoqua l’ambassadeurs l’Italie à Tripoli : il exigeait le licenciement des deux journalistes auteurs de l’article sous menace de la rupture des relations diplomatiques au cas ou M. Agnelli s’y refuserait .


Ce dernier , accouru à Home pour rencontrer l’ambassadeur de Libye , fit antichambre plus d’une heure d’être reçu par un simple conseiller , qui répéta les mêmes exigences . Quelques jours plus tard , le comité arabe de boycottage , siégeant à Beyrouth , les renouvelait en les directeur de « la Stampa  » , M. Arrigo Levi , donne , lui aussi , sa démission . N’était-il pas coupable d’être juif et d’avoir pris part en 1947 à la guerre d’indépendance d’Israël ?


Dans le cas contraire , des mesures de représailles seraient prises contre FIAT , dont les biens en pays arabes seraient nationalistes et qui ne pourrait plus y exporter . On estimait alors a 18 milliards de lires les intérêts de M. Agnelli en Libye .


L’affaire souleva une véhémente protestation de l’ensemble de la presse italienne . M. Moro , ministre des affaires étrangères , la qualifia d’« inimaginable » . Puis elle se perdit dans les sables . - J.N.

DEUX PRÉCÉDENTS


L’accord réalisé entre FIAT et la Libye est la troisième prise de participation industrielle de grande ampleur effectuée avec des capitaux de Proche et du Moyen-Orient .


En juillet 1974 , l’Iran acquérait 25% de la filiale sidérurgique du groupe Krupp , puis en octobre dernier , 25,01 % soit la minorité de blocage - de la maison mère , Fried Krupp-Gmail.


En décembre 1974 , le Koweït achetait , pour plus de 1 milliard de DM( 2 milliards de francs) , 14,6 % du capital de Daimler-Benz (automobiles et camions Mercedes ) , détenu auparavant par le groupe allemand Quandt .


La prise de participation Libyenne revêt cependant un caractère original dans la mesure ou elle se traduit par un apport d’argent frais sous forme d’augmentantes . C’est , en fait, un accord de développement davantage qu’un investissement davantage qu’un investissement financier .

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