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U-003-182 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-003-182

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.
















LE MONDE - 14 septembre 1977 - Page 39

ECONOMIE - SOCIAL



4/9/77

Le Koweït victime de la politique saoudienne


L’ intention du Koweït d’ abaisser les prix de son pétrole lourd de 12 cents par baril, annoncée le 6 septembre par le quotidien koweïtien AL Watan, ne constitue pas une surprise. Plusieurs publications, dont le Petroleum Intelligence Weekly, avaient déjà fait état d’ un rabais de l’ ordre de 10 cents pratiqué par certains pays du Golfe sur cette qualifié de brut. Pour assurer l’ écoulement de sa production, le Koweït ne restituera d’ ailleurs ce quelques cents qu’ au début de 1978, à condition que les compagnies aient continué leurs enlèvements au second semestre.


Les difficultés koweïtiennes s’ expliquent pour une partie par un certain marasme du marché : la faiblesse relative de la consommation dans les pays industrialisés et les stocks constitués à la veille de la hausse de 5%, le 1er juillet, des prix saoudiens et de ceux des Emirats arabes unis ont ralenti le demande au cours de l’ été, et le Koweït a dû réduire sa production de 20% en juillet et en août par rapport à la même période de 1976. Sans doute l’ approche de l’ hiver devrait-elle voir un raffermissement du marché, mais, aux Etats-Unis, les stocks sont tels que les compagnies vont être obligées de réduire leurs importations.


Cela ne peut que favoriser le dessein de l’ Arabie Saoudite de faire baisser les prix du brut lourd. Les réserves mondiales de pétrole léger, expliquait le cheikh Yamani, le 13 juillet, lors de la conférence de Stockholm, sont infiniment plus faibles que celles de brut moyen et lourd. Or les prix actuels entraînent une forte demande des premiers et une désaffection vis-à-vis des autres. Il faut donc, concluait le ministre saoudien, donner une prime aux acheteurs de pétrole lourd pour leur permettre d’ adapter leur outil de raffinage. C’ est la raison pour laquelle l’ Arabie Saoudite - tout en rejoignant la majorité de l’ OPEP - avait maintenu, par le jeu des différentiels, un écart de 25 cent§s entre son pétrole lourd et celui ou Koweït.


Les treize pays membres de l’ OPEP avaient fait de ce sujet leur seul thème de discussion lors de leur réunion à Stockholm. Et comme le Koweït refusait de se joindre à l’ initiative saoudienne et de baisser ses prix, les quatre pays concernés (Iran, Irak, Arabie Saoudite et Koweït) avaient été chargés d’ en débattre lors d’ un "sous-comité interministériel".


Que le Koweït ait été obligé de céder avant même la tenue de cette réunion confirme la mainmise absolue de l’ Arabie Saoudite sur le marché en période de basse conjoncture. Et déjà les pays occidentaux y voient un signe encourageant à quatre mois de la conférence de l’ OPEP, à Caracas, où il sera à nouveau question du prix du pétrole.


BRUNO DETHOMAS.


Le Commissariat à l’ énergie atomique (C.E.A.), par l’ intermédiaire de sa filiale COGEMA, a été autorisé à prendre une participation de 60% dans le capital de la société Saint-Gobain-Techniques nouvelles qui exerce ses activités dans l’ ingénierie nucléaire et classique, l’ automation industrielle et le traitement des eaux. La compagnie de Saint-Gobain-Pont-à-Mousson détenait jusqu’alors 99,9% de Saint-Gobain-Techniques nouvelles.

LE MARCHE INTERNATIONAL DES DEVISES





COURS DU JOUR

+ Bas + Haut


UN MOIS

Rep.+ ou Dép.-


TROIS MOIS

Rep.+ ou Dép.-


SIX MOIS

Rep.+ ou Dép.-



$ U.S.


4,9340 4,9560


+80 +90


+140 +170


+450 +520



$ can.


4,5930 4,5990


+30 +60


+75 +120


+190 +270



Yen (100)


1,8450 1,85


+40 +70


+120 +155


+250 +300



D.M.


2,1190 2,1210


+60 +100


+200 +270


+470 +340



Florin


2,0010 2,0050


+52 +80


+155 +210


+330 +390



F.B. (100)


13,7550 13,77


+280 +395


+630 +700


+1200 +1540



F.S.


2,0660 2,0690


+90 +120


+270 +320


+540 +610



I. (1 000)


5,5820 5,59


-260 -190


-890 -760


-1790 -1580



E.


8,6080 8,70


+150 +210


+440 +500


+730 +800

TAUX DES EURO-MONNAIES



D.M.


3 3/4 4


3 3/4 4 1/16


4 3/4 4 1/16


3 7/8 4 1/16



$ U.S.


6 1/4 6 1/2


6 1/4 6 1/2


6 1/2 6 3/4


6 5/8 7



Florin


4 4 1/2


4 3/8 4 3/4


4 5/5 5


4 3/4 5 1/4



F.B.


3 1/2 4 1/2


5 1/2 6


6 6 1/2


6 1/2 7



F.S.


1 1/2 2


2 1/4 2 1/2


2 3/8 2 5/8


2 3/4 3 1/8



I. (1 000)


8 12


13 3/8 14 1/8


14 1/8 17 7/8


14 3/4 15 1/4



E.


5 5/8 6 3/8


6 6 1/2


6 1/4 6 3/4


6 3/4 7 1/4



Fr. franc.


8 3/4 9 1/4


9 3/4 10 1/4


10 1/4 10 3/4


11 11 1/2


Nous donnons ci-dessus les cours pratiqués sur le marché international des devises tels qu’ ils étaient indiqués en fin de matinée par une grande banque de la place.

ENERGIE


Le gazoduc entre l’ Alaska et l’ est des Etats-Unis
coûtera au moins 10 milliard de dollars



4/9/77


Montréal. - Le gazoduc qui acheminera le gaz naturel de l’ Alaska vers l’ est des Etats-Unis sera la plus importante construction qui ait jamais été entreprise par des intérêts privés : sa longueur totale sera de 4 500 miles et son coût est estimé à plus de 10 milliards de dollars (le fameux oléoduc reliant les gisements pétroliers d’ Alaska au port de Valdez ne mesurait que 800 miles et coûtera 7,7 milliards de dollars !)


Ce nouveau projet bouleversera la situation socio-économique du territoire du Yukon (canadien), donnera un coup de fouet à l’ économie des provinces de Colombie britannique et l’ Alberta et profitera indirectement à l’ ensemble de l’ économie canadienne. En même temps, il fournira aux Etats de l’ Est américain une énergie dont ils ont un besoin pressant.


De notre correspondant


La nappe de gaz naturel qui recouvre le gisement pétrolier de Prudhoe-Bay en Alaska est évaluée à 26 trillions de pieds cubes 1 pied cube égale 0,0283 mètre cube. , soit environ 10% des réserves mondiales connues, ce qui représente, aux prix actuels, 40 milliards de dollars... Trois routes avaient été envisagées pour l’ acheminement de ce gaz. La première devrait traverser le nord du Yukon jusqu’au delta du Mackenzie, pour suivre ensuite la vallée de ce fleuve vers le sud. Elle avait pour principal avantage d’ ouvrir un débouché au gaz naturel découvert par les Canadiens dans le delta du Mackenzie (7 trillions de pieds cubes de réserves connues). Son tracé était jugé catastrophique par les écologistes.


La seconde solution consistait à acheminer le gaz de l’ Alaska par un pipe-line qui suivait l’ oléoduc désormais existant jusqu’au port de Valdez, dans le sud de l’ Etat d’ Alaska. Le gaz aurait été transporté par bateaux vers les "quarante-huit d’ en bas", selon l’ expression utilisée en Alaska, pour désigner le reste des Etats-Unis. Ce projet était le plus coûteux de tous.


La troisième option, qui a été retenue, prévoit de transporter le gaz jusqu’à Fairbanks en suivant le tracé de l’ oléoduc. De là, le gazoduc traversera le Yukon dans sa partie sud, à peu près à hauteur de Whitehorse, puis la Colombie britannique, l’ Alberta et le Saskatchewan, pour déboucher à Chicago. A peine capacité (celle-ci varie en fonction de la compression du gaz à l’ intérieur des tubes), le gazoduc devrait déplacer 3 milliards 400 millions de pieds cubes par jour, et ce, dès le début de 1983.


Les négociations dirigées par M. James Schlesinger, ministre de l’ énergie, pour les Etats-Unis, et par M. Allan Mac Eachen, président du conseil privé, pour le Canada, ont duré trois semaines et demie. Les Canadiens n’ étaient pas demandeurs, dans l’ immédiat, de ce gazoduc, Certes, il leur permettra de transporter le gaz du Mackenzie à moindre frais, mais, selon les spécialistes, leurs besoins en énergie ne rendront pas la chose nécessaire avant le milieu des années 80. Le Canada avait donc intérêt à une association. Le ministre canadien de l’ économie, M. Mac Donald, a expliqué récemment que son pays devrait investir d’ ici à 1985 quelque 60 milliards de dollars dans l’ énergie pétrolière et le gaz, ce qui "ne pourrait pas être absorbe par l’ économie canadienne sans de graves distorsions".


L’ accord conclu, les deux principaux négociateurs, MM. Schlesinger et Mac Eachen, se sont empressés de préciser qu’ aucun des deux pays n’ avait dans cette affaire compromis son indépendance et qu’ il ne fallait pas voir là l’ amorce d’ une politique continentale de l’ énergie. Ces formules anodines recouvrent un différend canado-américain qui ne laisse pas d’ irriter Washington depuis quelque temps.


Le Canada, globalement exportateur d’ énergie, limite depuis peu ses envois de pétrole et de gaz vers les Etats-Unis, principalement pour des raisons d’ approvisionnement interne. Même si, dans les périodes difficiles, comme durant la vague de froid qui a sévi l’ année dernière aux Etats-Unis, les Canadiens alimentent sans restriction leurs voisins du Sud, les milieux d’ affaires américains sont toujours un peu choqués de constater que l’ économie canadienne est animée d’ une volonté propre.


Il en va de même pour ce qui concerne la politique énergétique internationale. Ainsi, le Canada fait cavalier seul pour l’ exportation d’ uranium. Même si ses critères sont presque toujours compatibles avec ceux des Etats-Unis, on s’ habitue difficilement à Washington à l’ idée que la politique canadienne n’ est pas, en cette matière, totalement prévisible. Sans aucun doute, quelques technocrates et stratèges américains rêvent d’ "une politique énergétique intégrée" pour la moitié nord du continent. Pour eux le gaz naturel de l’ Alaska ou le pétrole que les Canadiens pourraient trouver demain dans la mer de Beaufort devraient être des éléments interchangeables.


S’ ils n’ ont pas eu gain de cause sur tous les points, les Canadiens semblent avoir obtenu des Etats-Unis (les gouvernements ont mené les négociations sur un projet qui sera entièrement du ressort de l’ entreprise privée) des conditions intéressantes.


Les Canadiens auraient souhaité que le gazoduc passe par le nord du Yukon à Dawson, pour faciliter la construction d’ une bretelle vers le delta du Mackenzie. Ils auraient voulu également que les entreprises concernées versent, avant le début des travaux, 200 millions de dollars de dédommagement aux populations du Yukon dont la vie sera considérablement modifiée par cette construction.


Les Américains ont rejeté l’ idée d’ un détour vers Dawson, qui aurait augmenté le coût du projet et donc du gaz. Mais ils ont accepté de financer un raccordement Dawson-Whitehorse, pour autant que les frais de construction du gazoduc principal ne dépassent pas de plus de 35% le devis initial. Les Canadiens devront de leur côté financer intégralement la construction d’ un pipe-line entre Dawson et le delta du Mackenzie.


La proposition concernant les 200 millions de dollars avait suscité quelques remous aux Etats-Unis. Plusieurs sénateurs et représentants américains se sont élevés contre le fait que des entreprises américaines aient à prendre en charge le bien-être de populations canadiennes. Elle a été, elle aussi, écartée. Mais l’ accord prévoit que le Yukon percevra une taxe foncière qui équivaudra à environ 30 millions de dollars par an. Le gouvernement d’ Ottawa a calculé que cela représenterait sur le territoire un revenu total de 1 milliard de dollars réparti sur la durée d’ utilisation du gazoduc. Le progrès technique apportera donc en définitive à ce pays du bout du monde un développement économique inattendu et plus durable que la fièvre de l’ or qui en avait fait un des points les plus "chauds" de la planète à la fin du siècle dernier (le Yukon compte environ vingt mille habitants, dont quatre mille indigènes). De plus, une des compagnies canadiennes contractantes versera avant l’ ouverture des travaux une partie du produit attendu de la taxe.


L’ accord prévoit que les Etats-Unis commenceront à recevoir le gaz de l’ Alberta dans deux ans et demi, en attendant que le gazoduc entre en service en 1983. La pose du tube ne commencera pas avant le 1er janvier 1981, ce qui est à peu près conforme aux conclusions du rapport établi par un juge fédéral canadien, M. Lysik, qui a été chargé par Ottawa d’ évaluer les conséquences socio-économiques et écologiques du projet. Le juge Lysik a recommandé que rien ne soit entrepris avant que les revendications territoriales des Indiens et des Inuits (Esquimaux) du Yukon ne soient réglées. Les négociations entre les autochtones et le ministère des affaires indiennes vont donc tenir une grande place d’ ici là. C’ est la première fois, pour un projet de cette envergure en Amérique du Nord, que le "coût social" est en quelque sorte intégré au devis initial. L’ expérience servira probablement de précédent, car l’ exploitation du grand nord du continent ne fait que commencer.


ALAIN-MARIE CARRON.

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