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U-004-028 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-004-028

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.
















Economie et finances _ L’ ORIENT - LE JOUR _ Dimanche 8 Juin 1974

Le niveau des taux d’ intérêt américains
affecte les marchés obligatoires européens
LES CAPITAUX PETROLIERS ARABES, QUI SEMBLENT FAVORISER
NEW YORK, DEVRAIENT CEPENDANT PROVOQUER UNE DETENTE

` LE MARCHE
`` INTERNATIONAL
DES CAPITAUX


LONDRES (Agefi). - Si nombreux sont ceux qui annoncent depuis des mois la baisse prochaine des taux d’ intérêt, et si souvent a été proclamé le moment où nous approchions du sommet de la vague qui a porté le coût de l’ argent à des hauteurs sans précédent, que beaucoup sont maintenant sceptiques au seul énoncé d’ une telle proposition. Il faut néanmoins reconnaître que, pour la première fois depuis le 15 mars dernier, le prime rate américain a cessé, la semaine dernière, une escalade qui ne s’ était pas une seule fois interrompue pendant onze semaines consécutives. Tout le monde ayant les yeux tournés vers les Etats-Unis et le marché monétaire new-yorkais ayant pour chaque euro-banquier les yeux de Chimène, cet arrêt symptomatique devrait apporter un réconfort à la communauté internationale. Il est extrêmement probable, cette fois-ci, que nous soyons enfin près du point culminant. Mais à partir de là les opinions sont très divergentes. Certains s’ attendent à un repli rapide des taux à court terme, prélude à une détente sur le loyer de l’ argent à long terme. D’ autres, par contre, estiment que nous avons atteint un plateau sur lequel nous sommes condamnés à rester pour un certain temps encore.


Le marché obligataire américain, durant la semaine écoulée, est demeuré étalé. L’ effritement persistant des cours enregistré les semaines précédentes a même fait place à une très légère, peut-être, mais néanmoins réelle baisse des rendements. La générosité du Fed, venu injecter 1,1 milliards de dollars dans le système bancaire pour parer aux difficultés engendrées par l’ imprudence de la Franklin National, n’ a pas manqué de provoquer une détente de taux de la plupart des instruments monétaires et d’ entraîner immédiatement une vague d’ optimisme qui, dès cette semaine, va vraisemblablement se trouver confortée par la vive diminution de 249 millions de dollars des prêts industriels et commerciaux.


L’ aide du Fed est toutefois appelée à rester exceptionnelle, alors que la masse monétaire continue de progresser de 10,2% (taux trimestre). Seule une très grave crise de liquidités pourrait contraindre les autorités monétaires U.S. à abandonner leur politique restrictive à un moment où l’ inflation se développe encore à un rythme soutenu.


Un facteur inflationniste demeure, en effet, celui qui porte de plus à croire au maintien de terme onéreux. Les experts s’ attendent à ce que les prix des produits industriels et des services poursuivent leur progression aux Etats-Unis, d’ autant plus que la levée des derniers contrôles sur les prix et salaires n’ a pas encore eu le temps de faire sentir ses conséquences. A ceci s’ ajoute la pression d’ une demande de crédit potentiellement toujours très forte. Si, à ce jour, elle a en partie reflété un souci d’ achats anticipés en prévision de nouvelles hausses inévitables des prix, la demande de prêts des établissements américains est aussi le résultat d’ un appauvrissement réel des liquidités des sociétés américaines, phénomène constant depuis des années, dont la gravité était apparue dans toute son ampleur il y a déjà quatre ans. En outre, la contraction des disponibilités du marché monétaire U.S. est aggravée par les exportations de capitaux américains qui se sont énormément développées depuis la libéralisation intervenue à fin janvier dernier : entre cette date et le milieu du mois de mai, quelque 5 milliards de dollars, selon la Morgan Guaranty, ont quitté les U.S.A. Toutes ces raisons militent donc en faveur d’ un maintien, outre-Atlantique, de taux à court terme élevés pendant encore un certain temps, tout au moins, jusqu’à ce que l’ apport des capitaux pétroliers arabes, qui paraissent maintenant favoriser New York au détriment de Londres, vienne détendre le marché. Mais ceci nous porte au quatrième trimestre.


Les difficultés
``
de la Suisse


En attendant, les autres marchés obligatoires du monde continuent d’ être affectés par la persistante pression à la hausse des taux d’ intérêt. A cet égard, le marché des capitaux suisses est, avec le marché euro-obligataire, celui qui traverse la crise la plus aiguë. Ce qui se passe en Suisse prouve qu’ en matière monétaire il n’ y a pas de neutralisme possible, d’ autant moins peut-être que le volume des capitaux étrangers réfugiés en Suisse se heurte à tout concept de neutralité. La Suisse n’ a pu conserver les taux d’ intérêt auxquels elle était accoutumée parce qu’ ils étaient devenus anachroniques au milieu d’ un monde monétaire et économique dont elle fait partie intégrante.


La Banque Nationale Suisse n’ a donc finalement pas fermé le marché des émissions domestiques pour des raisons d’ ordre juridique. Néanmoins, les mesures que la B.N.S. a prises au cours de la semaine écoulée sont extrêmement sévères tant pour les émissions proprement helvétiques que pour celles des débiteurs étrangers. "Aux termes de recommandations" successives dont elle ne cache pas le caractère autoritaire, la banque centrale demande, tout d’ abord, aux suisses de se montrer très prudentes dans le volume des nouvelles émissions domestiques qu’ elles entendent dorénavant lancer. Leur montant global devra, pour le troisième trimestre, demeurer inférieur à celui du deuxième trimestre. En ce qui concerne les émissions étrangères, la prescription est encore plus sévère puisqu’elle revient à toutes les ajourner provisoirement. Les grands emprunts publics et les émissions à moyen terme étrangers sont autoritairement suspendus. La B.N.S. "recommande" fermement qu’ il en aille de même des mini-émissions égales ou inférieures à FS 10 millions. Si les moyens juridiques manquent à la banque centrale pour prononcer une interdiction "de jure, elle met actuellement toute son autorité en jeu pour demander par lettres circulaires aux syndicats intéressés de suspendre tout mini-emprunt quel qu’ il soit.


Saturation du
marché des
euro-florins


Pour sa part, le marché des émissions en euro-florins s’ avère, après quatre semaines seulement de réouverture, entièrement saturé. L’ étroitesse d’ un marché réservé avant tout aux investisseurs belges et luxembourgeois, ainsi que la concurrence d’ emprunts domestiques à des taux bien plus attrayants, sont à la base de la réticence marquée qui accueille le dernier emprunt en euro-florins malgré un rendement supérieur à ceux qu’ offraient les trois émissions précédentes.


Les émissions
à taux flottant
suscitent beaucoup
d’ intérêt


La réception réservée aux 50 millions de dollars d’ obligations à taux flottant du groupe italien STET s’ avère mitigée : une énorme curiosité et même un attrait intellectuel indéniable, tempérés par la nationalité de l’ emprunteur. Bien que l’ endettement de 7 milliards de dollars de l’ Italie sur le seul euromarché soit un handicap, il semble que les obligations à taux flottant aient recueilli un certain intérêt, même s’ il est encore trop tôt pour en connaître l’ ampleur et l’ origine exactes. Une grande firme américaine fait état d’ une demande de la part de particuliers. A l’ opposé d’ autres établissements du Nord, dont la capacité de placement auprès de la clientèle privée est traditionnellement très importante. relèvent davantage d’ intérêt de la part des institutionnels. D’ autres, enfin, notent l’ insuffisance d’ une indexation qui ne s’ applique qu’ à l’ intérêt perçu et non au capital. Le taux pour l’ investisseur est de 3/4 de point, venant s’ ajouter au taux sur le taux de l’ eurodollar à six mois. Le premier taux sera fixé à partir de la moyenne établie sur le taux de l’ eurodollar à six mois aux cours des 27 et 28. L’ émission garantit, en outre, un taux d’ intérêt minimum de 8%.


Les modalités du nouvel emprunt en unités de compte européennes présenté par K.B.L. pour le compte de la République d’ Irlande ont été annoncées en fin de semaine dernière : U.C. 20 millions sur dix ans, avec un coupon de 91/ 2% et un prix d’ émission prévu autour du pair, payable en francs belges. Compte tenu d’ un amortissement commençant dès la fin de la première année, la vie moyenne de l’ emprunt sera de 7,7 ans. Sa cote sera inscrite à la Bourse de Luxembourg. Son paiement, à partir du 12 juin prochain, se fera sur la base, à cette date, de la parité U.C./F.B. Présentement, cette parité est de : 1 U.C. I 48,6572 F.B. L’ emprunt est codirigé par l’ Algemene Bank, la Banque de Bruxelles, la Commerzbank, la C.C.F., le Crédit Lyonnais, la Kuweït Foreign Trading Contracting and Investment et la Société Générale de Banque, Compte tenu de la prime de 6% du deutsche mark sur la devise belge, et compte tenu également du fait que les dealers ont coutume de coter les émissions en unités de compte en DM, l’ emprunt de la République d’ Irlande pourrait assez curieusement s’ inscrire immédiatement aux environs de 94 sur le marché secondaire.


C’ est, enfin, avec une véritable consternation que le marché a accueilli l’ échec qui a suivi l’ émission convertible Canon : 15 millions de dollars sur quinze ans, avec un coupon de 7 3/ 4% et une prime de conversion de 4,94. Deux jours après sa sortie l’ emprunt est tombé, sur le marché secondaire, à 93-95, rejoignant le club malheureux des deux précédentes émissions convertibles japonaises, Edai à 89-91 et Pioneer à 81-83. Les réactions des professionnels ont été sévères à l’ égard d’ un placement insuffisamment dirigé dont l’ échec a pour conséquence de fermer pratiquement ce secteur aux émissions ultérieures et d’ ajouter à la morosité d’ un marché déjà bien déprimé par la conjoncture actuelle. A cet égard, la proposition avancée la semaine dernière à Washington, par la Commission des Voies et Moyens, d’ abolir la taxe sur le revenu à la source n’ est pas faite pour raviver l’ optimisme du marché des euro-obligations. Si elle était acceptée, une telle proposition aurait pour effet de précipiter l’ intégration du marché euro-obligataire new-yorkais, dans le cadre d’ un double marché où les emprunteurs européens se verraient contraints de payer une prime par rapport aux débiteurs américains. En outre, l’ importance des banques américaines d’ investissement en sortirait nettement accrue.


Ch. H.

TABLEAU COMPARATIF DES TAUX ET INDICES DE RENDEMENT
D’ EMPRUNTS EN DOLLARS COTES EN BOURSE DE LUXEMBOURG


DATES
INSTITUTIONS INTERNATIONALES A LONG TERME
EMETTEURS PUBLICS A LONG TERME
SOCIETES INDUSTRIELLES A LONG TERME
SOIETES INDUSTRIELLES A MOYEN TERME

Durée restant à courir : 7 à 15 ans





Taux de rendement


Indice


Taux de rendement


Indice


Taux de rendement


Indice



28 décembre 1972


7,12


100


7,75


100


7,51


100


6,97


100



27 décembre 1973


9,25


129,82


9,20


118,71


8,80


117,18


8,18


117,36



8 mai


9,57


134,41


9,59


123,74


9,48


126,23


8,83


126,69



15 mai 1974


9,65


135,53


9,83


126,84


9,56


127,30


8,98


128,84



22 mai 1974


9,73


136,66


9,98


128,77


9,63


128,23


8,86


127,12

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