Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
A l’attention de Monsieur Yvon Bourges
Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères .
La note du Président Diori Hamani à l’attention de Monsieur Georges Pompidou , Président de la République Française , ne constitues imprévisibles ayant aggravé les problèmes permanents que le Niger affronte depuis son accession à l’Indépendance .
Les différents points évoqués dans cette note peuvent être explicités de la manière suivante :
I - LA BAISSES DES COURS DE L’ARACHIDE
Elle a retenti directement sur le revenu , pratiquement unique , du producteur nigérien , et par suite , sur l’ensemble de l’économie
nigérienne . La diminution des recettes fiscales , la difficulté croissante de la rentrée de l’impôt qui en découlent ont compromis et compromettent encore l’équilibre budgétaire ; elles rendent aléatoires l’exécution des prochains budgets et des plans de développement .
Le tableau ci - dessous précise les pertes de recettes à l’exportation entraînées par l’évolution du prix de vente de l’arachide.
TABLEAU I -
UNITE : Poids : Tonnes - Prix moyen au Kilo : France CFA
VALEUR : milliers de France CFA .
Pour les campagnes 1963 / 1964 à 1966 / 66 le prix moyen tient compte des tonnages exportés sur la France aux prix garantis
Pour les campagnes 1967 /68 et 1968 / 69 , le prix moyen est celui du marché mondial.
II - L’epffonrements des cours du betail -
Le manque d’eau et de pâturage résultant de la sécheresse exeptionnelle , ont entraîner une mortalité du bétail qui constitue dès maintenant une véritable catastrophe national : la perte du cheptel en région sahélienne dépasse 50% ; elle atteint 75% pour le cheptel forcé de demeurer dans l’Air .
La chute des prix est désastreuse : à INGALL par exemple , la génisse de 4 ans , qui valait de 8,000 à 10,000 francs , est vendue de 1,000 à 3,500 francs .
Le prix du mouton normalement fixé entre 850 et 1,500 Fr. tombe entre 100 et 6,000 frs. alors qu’en periode normale , il état en moyenne de 15,000 frs.
En outre , le débouché du Nigeria est pratiquement fermé depuis deux ans ; pareuité de la situation politique dont souffre ce client traditionnel , de beaucoup le plus important .
III - La Deterioration constante des termes de l’echange
Elle peut se traduire par le tableau suivant , établi à partir des données statistiques publiées par l’I.N.S.E.E. en Octobre 1963 et en Octobre 1967.
IV - LA DIMINUTION DU REVENU NATIONAL
Si , de 1960 à 1966 , le revenu national a crû de 4% par an , il est vraisemblable qu’il s’est ensuite accru moins vite que le taux de pression démographique , pour stagner et même régresser en 1969.
L’explication de cette situation alarmante réside dans les faits exposés plus haut (arachide , échanges , bétail : la reconstruction d’un cheptel diminué de plus moitie ne pourra être réalisée avant au moins dix années et cette perte est de l’ordre de 4 à 5 milliards de francs).
V - LE PROBLÈME BUDGÉTAIRE -
La crise économique qui dure depuis des années et qui résulte des événements du Nigeria , en particulier de la dévaluation de la livre et du boulversement des échanges , a eu et a encore pour effet de compromettre l’équilibre budgétaire par l’accumulation des déficits .
Le Niger n’a le choix qu’entre deux issues :
Ou bien l’équilibre est rétabli annuellement par tous les moyens : restrictions , voire diminution draconiennes des dépenses : aggravation de la fiscalité qui , dans les circonstances actuelles , ne peut porter que sur le secteur économique moderne . Les conséquences d’après les études des financiers , en seront l’arrêt du développement , les équipements n’étant plus correctement , ni entretenus , ni prix en charge , et même un récession , les charges fiscales nouvelles provoquant un accroissement
d’environ 5% du coût des biens et services modernes ; ces conséquences rendront chaque année plus difficile l’établissement de l’équilibre , et il est à craindre en faits que le déficit réel ne devienne inévitable , plongeant le Niger dans une situation sans issue .
Ou bien , on étudie dans un carte pluri - annuel les conditions d’un retour à l’équilibre , ce qui permet , tout en éxerçant une constrainte sévère , d’accorder le minimum indispensable en fonction des priorités de la planification budgétaire , de ne pas aggraver la pression fiscale et ainsi de maintenir les conditions d’un développement modeste en attendant qu’à parti de 1975 , le fruit de l’effort antérieur et de l’exploitation de l’Uranium permette d’envisager une croissance un peu plus rapide et mieux équilibrée .
Mais les perspectives des recettes fiscales à provenir de l’exploitation de l’uranium dans l’hypothèse la plus favorable ( usine de 1,500 tonnes) sont encore fort éloignées : les recettes directes n’apparaîtront qu’en 1971 , pour 40 millons seulements , elles n’atteindront 350,000,000 de francs qu’en 1975 et ce n’est su’en 1983 qu’elles plafonneront à environ 900 millions .
En tout état de cause , une aide extérieure substantielle est nécessaire et indipensable pour appuyer les mesures de redressement que le Niger est résolu à prendre dès le prochain budget.
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