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N-24-048-001 - NOTES - Classeur N - Fonds d'archives Baulin

N-24-048-001

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















UNIVERS FRANCOPHONE


DAKAR La communication au Sommet


NUMÉRO SPÉCIAL


Juin 1989

HOMMAGE
HAMANI DIORI
Le premier peut-être qui avait cru à la francophonie


L’ ancien président du Niger Hamani Diori, est mort le dimanche 23 avril dernier dans une clinique de Rabat. Il avait 73 ans.


Après avoir été élève à l’École Willam Ponty à Dakar et à l’École Nationale de la France d’ Outre-Mer, il était devenu instituteur. Il allait entrer en politique dans son pays - il était né en 1916 dans les environs de Niamey - en 1946, dans l’ethnie djerma - en fondant en 1946 le Parti Progressiste Nigérien ( PPN ) et de 1946 à 1951, il fut député du Niger au Parlement français.


" La francophonie est une réalité vivante, ressemblant à l’échelle du monde des peuples d’origines et de niveau différents, mais animés des mêmes idéaux puisés aux sources d’une culture commune et décidés à s’entraider " Hamani Diori Niger 1969


Son étoile devait le mener au sommet de l’ État nigérien, mais sa chute n’en fut que plus brutale. Tous ceux qui ont commenté le rôle d’ Hamani Diori au moment de son décès, n’ont pas manqué de noter : " Proche du Chef de l’ État Ivoirien, Félix Houphouet Boigny, Hamani Diori a joué un rôle de premier plan dans l’organisation de la Francophonie, lançant en 1970 l’idée d’un sommet des pays francophones. "


Certains sont même allés jusqu’à le reconnaître comme " le véritable père de la Francophonie ". Il nous semble utile de citer ici cette remarque de jean-Marc Kalflèche dans le " Quotidien de Paris " du 17 février 1986 : " Plus sensible qu’un autre à la menace que représentait pour notre langue le poids de l’énorme Nigeria - il ne soutint pourtant jamais la tentative de sécession du Biafra - Hamani Diori se fit dés 1961 l’apôtre de la francophonie et de l’idée qu’un espace francophone structuré aurait une fonction politique stabilisatrice en même temps qu’un impact certain au plan du développement économique ".


Certes il ne fut pas le seul à avoir échafaudé cet ensemble de pays liés par une langue commune - il faut, en effet citer Habib Bourguiba, Léopold Sédar Senghor, les deux autres étoiles de la trinité originelle, mais aussi le président libanais Charles Hélou et Norodom Sihanouk. C’est dans sa propre patrie, pays pauvre, mais avec des ressources en uranium, que devaient voir le jour plusieurs organisations francophones Niamey ne fut-il pas le berceau de l’ Agence de Coopération culturelle et technique. En mars 1970


Pourtant, Hamani Diori, parmi les chefs d’ État africains, connut un destin peu enviable, malgré le dévouement qu’il manifestait non seulement à son pays mais à tous les pays de l’aire francophone. Certes, il vit le triomphe du parti politique qu’il avait fondé avec quelques amis : le Rassemblement Démocratique Africain ( RDA ), lors du référendum proposé par le général de Gaulle aux anciennes colonies d’ Afrique. Son propre parti évinça celui de l’opposition le Sawaba ( Indépendance ).


En 1960, Hamani Diori devint le premier président du Niger indépendant. Il sera réélu à deux reprises en 1965 et en 1970. Grâce à lui encore, l’ Organisation commune africaine, malgache et mauricienne ( OCAM ) connut une période de gloire, mais elle fut bien éphémère.


MAIS LE 15 AVRIL 1974


Mais le 15 avril 1974, une junte militaire dirigée par Seyni Kountché déclencha un coup

d’ État et renversa Hamani Diori. Au cours des " événements ", sa femme qui était d’ethnie peulh, fut tuée.


Le nouveau gouvernement l’emprisonna au camp militaire de Zinder, à 1 200 kilomètres à l’est de la capitale, où il demeura pendant six ans. En avril 1980, il devait connaître un traitement moins pénible : il fut placé en résidence surveillée dans une villa de Niamey, Villa est un bien grand mot, aux dires de certains de ces visiteurs il ne s’agissait que d’une maisonnette très modeste transformée pour la circonstance en " pénitencier individuel ".


Le 15 avril 1984 - pour le 10 e anniversaire du coup d’’État - Hamani Diori est libéré. Pour peu de temps. En effet, à peine un an plus tard il se retrouve de nouveau en résidence surveillée. Pourquoi cette nouvelle assignation à résidence ? Sur le moment aucune raison officielle ne fut communiquée. Cependant on a pu constater que cette mesure était intervenue quelques jours après l’attaque de Tchin Tabareden. Sans doute les autorités nigériennes ont-elles fait un rapprochement entre ce coup de main et une possible intervention téléguidée par l’ancien président de la République du Niger ? Le fils d’ Hamani Diori, Abdoulaye, militant dans l’opposition depuis la chute de son père, était en effet impliqué dans l’affaire. Il était même l’un des principaux instigateurs de cette attaque.


Depuis sa libération définitive, fin avril 1987, par le général Ali Seibou, successeur de Kountché, Hamani Diori, qui avait été l’ami de de Gaulle et de Pompidou, devait passer le reste de sa vie à voyager. Mais bien des vides s’étaient creusés autour de lui. Il devait connaître l’isolement et l’oubli qui ne sont que les fruits de l’ingratitude.


Jacques FUMAY


Signature entre Hamani Diori et Michel Debré d’un accord Franco-Nigerien le 8.5.1959

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