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U-003-198 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-003-198

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    2009.


















Actualité du radicalisme


29.9.77


par ANDRÉ ROSSI Ministre du commerce extérieur, membre du bureau du parti radical-socialiste.


LE radicalisme se confond avec l’histoire de la République. Il vient de le démontrer, ces dernières semaines, tout aussi bien dans le désaccord manifesté par les radicaux d’opposition à l’égard de leurs alliés que dans la spécificité jalousement défendue par les radicaux de la majorité lors des récentes discussions de celle-ci. Il le démontrera plus encore en mars prochain, où ce sont les voix de la "mouvance radicale" qui feront pencher la balance.


Déterminante dans la vie politique pendant des décennies, le radicalisme avait pu paraître ces dernières années en déclin. L’explication est simple. Déchirée par la division artificielle de la France en deux blocs - une division provoquée par le seul actuel mode de scrutin, - la pensée radicale a été pénalisée, et les moyens de son expression et de son influence électorale réduits, en même temps que ceux qui s’en réclament étaient conduits à se séparer.


Oubliant que la philosophie radicale continuait d’inspirer les comportements, les mécanismes et les principes de notre démocratie, beaucoup ne veulent retenir d’elle que des images . En réalité, le radicalisme est plus que jamais actuel.


Certes, l’heure de cette réunification que nous appelons de tous nos voeux n’est peut-être pas pour demain. Mais jamais le moment n’aura été aussi propice pour rappeler l’unité de pensée sur l’essentiel de tous ceux qui se rattachent à ce courant d’opinion.


Cette philosophie qu’Alain définissait par la formule "l’homme contre les pouvoirs". Ce juste milieu entre les nécessités de la collectivité et les libertés de l’homme, imprègnent profondément la culture politique française.


Cette exigence absolue de la priorité de l’individu sur l’Etat, ce primat du citoyen en face des pouvoirs ne seraient en fait que des formules s’ils ne pouvaient se manifester dans la liberté d’expression et la liberté d’entreprendre.


Sur ces deux libertés sont fondés les principes de notre civilisation. Ce n’est donc pas un hasard si les difficultés intervenues dans la négociation du programme commun ont porté sur l’ampleur des nationalisations. Le choix, à ce niveau, était entre collectivisme et liberté.


En effet, on peut s’accorder sur des mesures sociales, mais, dès que l’on arrive aux points de fond, ceux qui déterminent la nature profonde de notre société, il existe toujours un moment de vérité. Nous venons de le vivre.


C’est au nom de cette même philosophie, en fonction de ce même comportement, que les radicaux de la majorité considèrent que le débat électoral de mars prochain ne doit pas se limiter à la seule attaque des propositions de l’adversaire. Le monde ayant changé, il faut dire la vérité aux Français instaurer un débat d’idées, proposer des objectifs, appeler à la solidarité. En un mot, définir une claire vision du pays pour les cinq années à venir.


D’ailleurs, si l’on voulait pousser plus loin la recherche d’identité entre tous les radicaux, qu’ils appartiennent à la majorité, à l’opposition, ou refusent tout engagement, il faudrait alors mentionner - outre leur accord sur le rôle de la France dans le monde et dans la construction européenne - la constance et la recherche d’un ensemble valeurs qui restent attachées au "solidarisme", cette doctrine qui comporte l’idée de coopération sociale et d’épanouissement de l’homme.


Au-delà des péripéties et des avatars des formations politiques, l’important est aujourd’hui de constater que, dans l’affrontement entre liberté et autoritarisme, les hommes du courant radical sont les mieux placés pour assurer cet équilibre entre efficacité économique et sensibilité humaine qui s’appelle la sociale-démocratie.


Pendant des décennies, le monde des responsables fut issu du radicalisme. Ce fut ce noyau qui construisit la République et assura sa permanence en poussant sans cesse le progrès et en refusant à chaque fois l’aventure.


Ce courant ne peut-il pas se reconnaître aujourd’hui dans cette définition que, dans Démocratie française, Valéry Giscard d’Estaing donne :"Un immense groupe central aux concours peu tranchés et qui a vocation, par sa croissance numérique exceptionnellement rapide, par ses liens de parenté avec chacune des autres catégories de la société, par son caractère ouvert qui en assure largement l’accès, par les valeurs modernes dont il est porteur, d’intégrer en lui-même progressivement et pacifiquement la société française tout entière" ?


Depuis trois ans, le monde a changé. Les pays développés, après avoir connu de fortes croissances grâce au bon marché des produits énergétiques, des matières premières et de la main-d’oeuvre immigrée, connaîtront désormais une croissance réduite qui rendra plus criardes et plus insupportables les inégalités sociales accumulées de longue date. Il y a donc toute une exigence de vérités à dire au pays et de réformes à faire que, seule, une tradition de gens responsables peut assumer. Sinon demain au moins plus tard, tous ceux qui s’en réclament constateront qu’ensemble ils pourraient faire plus pour le pays que dans le rôle de flanc-garde des grandes coalitions.

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