prendre des sanctions contre ceux de ses collaborateurs qui auraient démérité. Un autre veut savoir quand et comment sera rénové le Bureau Politique comparé à un moteur usagé de voiture dont il faudrait changer plusieurs pièces. Un troisième préconise des élections libres avec plusieurs candidats pour un même siège de député. Un autre encore considère le favoritisme plus dangereux pour la construction nationale que le régionalisme...

Durant le troisième trimestre 1972, l’atmosphère semble de nouveau à l’optimisme. Les « séminaires de formation » se multiplient. Les prises de position ainsi que les échos des discussions au sein du Parti et venant des différents coins du pays indiquent une élévation réelle du niveau politique général des militants.

Le président Diori accueille critiques et suggestions comme des manifestations positives de renouveau. Il essaie de faire partager ses vues à ses vieux camarades. Peine perdue. Dans une note datée du 15 juin 1973, M. Boubou Hama informe le secrétaire général du parti que l’opposition « se renforce pendant que nous nous désagrégeons. » Il se plaint que le Bureau Politique ait « cessé d’être consulté » et enfin, il l’affirme, « la base du Parti demeure, j’en suis convaincu, nos anciens camarades... »

Le président ne surestime plus l’opposition de la vieille garde. Il considère, lui, que la phase préliminaire de préparation est achevée et laisse prévoir la convocation du Congrès pour le mois de mai 1974.

Le 30 décembre, j’ai une discussion longue de trois heures avec lui sur la véranda du Palais. Il rentre de Ouagadougou. Il paraît plus décidé que jamais. Oui, la Conférence nationale des cadres, dit-il, commencera ses travaux le 10 janvier. Le Congrès sera convoqué, date définitive, le 12 mai 1974.
— « Quelle solution pour les vieux cadres, Monsieur le Président ?
— « À l’intérieur, tout le monde se croit délaissé par le gouvernement. Eh bien, on y remédiera en nommant certains de mes vieux camarades, ministres résidents dans les départements. Cette solution me paraît fort efficace à tous points de vue. »
— « Et Boubou ? »
— « Il ne fait qu’écrire et s’isole de plus en plus. Je lui avais demandé d’organiser le Congrès. Il n’a rien fait. L’assassinat de sa fille et la pression exercée sur lui par sa femme et son fils l’ont davantage traumatisé. »
— « N’y a-t-il pas moyen de s’expliquer avec lui ? »
— « Non. Plus rien à faire.
 »

M. Boubou Hama fera une ultime

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