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2 . La guerre civile au Nigéria - Ouvrages - Conseiller du Président Diori - Fonds d'archives Baulin

millions de Haoussas du Niger, dont les frères _ils sont 30 000 000 dans le Nigéria frontalier_ constituent précisément la cible privilégiée des rebelles du Biafra. Il y a enfin l’Histoire, les traditions, la religion, la langue commune, les courants commerciaux, etc.

La réponse sans nuances du président Diori paraît donc normale : « Il n’est pas question pour le Niger de reconnaître le Biafra », dit-il aux journalistes qui lui demandent, le 17 avril 1968, à son départ d’Orly pour Niamey, son opinion sur la prise de position de son aîné en faveur de la province sécessionniste.

À cette époque, je me trouve moi-même dans une position on ne peut plus inconfortable. Conseiller des deux chefs d’État, mais rémunéré par le seul Houphouët-Boigny, je suis violemment hostile à sa politique pro-biafraise et ne le lui cache aucunement [2]. Les 4 et 6 mai 1968, à Paris _outrepassant apparemment les limites de mes prérogatives, mais conscient de mes devoirs_ j’essaye, par deux fois, d’amener le leader ivoirien à modifier sa position. Peine perdue.

Les 11 et 12 mai, à Abidjan, je renouvelle mes tentatives auprès des cadres du Parti et de l’État. Toujours en vain. Une ultime entrevue avec le président Houphouët, le 13, est tout aussi stérile. La décision ivoirienne de reconnaître le Biafra sera prise le 14.

J’ai hâte alors de rentrer à Paris car, en ce mois de mai 1968, la paralysie gagne progressivement tous les aéroports français. Je m’arrête toutefois à Niamey pour faire le point avec le président Diori. Je suis accueilli dans le hall de la présidence par Maitouraré Gadjo, qui m’invective : « Ton patron est un... Ton patron mérite son titre de balkanisateur de l’Afrique. Dis à ton patron que n’était le Président, il y aurait aujourd’hui des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de toutes les villes du Niger... »

Je fais à M. Diori Hamani un rapport complet sur l’atmosphère prévalant à Abidjan. Entre autres, je mets en relief l’obstination de M. Houphouët-Boigny à démanteler le Nigéria et surtout, l’apathie des cadres. Celle-ci se caractérise une fois de plus par une démission, une fuite devant les responsabilités : les cadres ivoiriens, tout en étant parfaitement conscients de l’enjeu biafrais, avaient refusé de prendre position, d’exprimer leurs vues, de contredire M. Houphouët-Boigny. Je conclus mon rapport oral en relevant qu’il serait illusoire dans ces conditions de compter _comme dans l’affaire de la double nationalité [3]_ sur un sursaut de l’élite ivoirienne pour

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