d’une délégation soviétique de bonne volonté, et nous pensons comme vous que cela pourrait se faire par l’intermédiaire de votre ambassade à Paris. »

Le 15 mai 1971, c’est-à-dire moins de trois semaines après mon retour de Moscou, je pourrai écrire à M. Chvedov :
« Comme vous avez dû vous en apercevoir, votre scepticisme quant à l’établissement de relations mutuellement avantageuses entre le Niger et l’URSS était infondé puisque l’invitation par le gouvernement nigérien d’une mission de bonne volonté soviétique a été bel et bien transmise, comme convenu, par notre ambassadeur à Paris à son collègue soviétique. »

Le 26 novembre 1971, une délégation soviétique conduite par M. Chvedov lui-même, débarque à Niamey. La réception « bon enfant », non guindée, si typique du Niger, enchante les membres de la délégation, et le séjour ne sera marqué que par deux légers incidents qui resteront d’ailleurs sans suites.

Le premier est provoqué par le Président lui-même. Sachant que M. Chvedov s’adressera à lui en russe, il décide que lui-même parlera en djerma. Les services de la Présidence dénichent donc un Djerma d’origine ayant étudié en URSS, et le sacrent interprète. Ainsi, quand le chef de la délégation soviétique, après la conversation préliminaire amicale en français, passe au russe, le Président, très sérieux, écoute la traduction et commence à répondre dans sa propre langue natale. Quelques secondes de confusion précèdent un éclat de rire général, et tout rentre dans l’ordre : on parlera français.

Deuxième accroc. À la demande du président Diori, et selon les lignes de forces précisées par lui, j’avais préparé une courte note n’ayant aucun caractère officiel et intitulée : « Ébauche des grandes lignes de la politique du Niger ». La troisième et dernière partie de cette note avait trait aux relations nigéro-soviétiques, et faisait en particulier référence au terrorisme du Sawaba et condamnait la théorie de la « souveraineté limitée ».

Je remets cette note aux soviétiques dans la matinée du 30 novembre, moi-même devant prendre l’avion pour Paris dans la nuit. Le soir, après le dîner, M. Chvedov et l’ambassadeur Lazarev s’isolent et me tiennent des propos que je transcrirai dès mon arrivée en France, et enverrai au Président dans une lettre datée donc du 1er décembre. Ci-dessous le passage de ma lettre sur cet incident :
«  La première partie de la note que vous nous avez remise (m’a dit M. Chvedov), est très instructive quant aux données de base de la politique nigérienne sur le plan intérieur, africain et étranger.
« Par contre, nous ne

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