réunion au sommet de l’U.A.M. - avant le règlement du contentieux franco-algérien - et reproduite dans l’hebdomadaire Fraternité du 22 septembre 1961. « La situation démographique, déclarent les chefs d’État francophones, est [en Fédération d’Afrique Centrale] semblable à celle de l’Algérie... [Les chefs d’État] insistent sur la nécessité d’aboutir à des solutions démocratiques qui préservent le droit inaliénable des Africains à jouir d’une indépendance nationale. »
Mais à partir de ce mois de septembre et pour de longues années, l’organisation des États francophones en général, et le président Houphouët-Boigny en particulier, ignoreront systématiquement le problème rhodésien. A titre d’exemple, on peut relever l’absence de toute référence à la Rhodésie dans le communiqué final de la conférence de l’U.A.M. de Bangui, en mars 1962, et dans ceux des conférences de Libreville, six mois plus tard, de Ouagadougou en mars 1963, de Cotonou en juillet et de Dakar en mars 1964.
Ainsi, le problème paraît oublié près de trois années durant par l’organisation francophone, en dépit - ou peut-être à cause - de la fourniture d’armes à M. Tshombé, par M. Roy Welensky, alors Premier ministre de la Fédération, et des multiples rencontres entre le leader raciste et son collègue katangais.
Par contre, dans les organisations africaines multilingues ou, a fortiori, aux Nations Unies, les États francophones font preuve d’une plus grande solidarité avec leurs frères du Zimbabwe. Mais il y a des exceptions. Ainsi, M. André Blanchet, envoyé spécial du quotidien Le Monde aux Nations Unies, reléve, en juin 1962, l’absence de la Côte d’Ivoire - et de quelques autres États francophones - « parmi les quarante et un signataires demandant l’inscription de la question rhodésienne à l’ordre du jour de la... session ». Toutefois, si certains États francophones ne sont pas particulièrement enthousiastes pour en discuter, ils ne voteront pas moins une résolution faisant obligation au gouvernement de Londres « d’intervenir en vue de promouvoir l’égalité raciale ».
Autre exemple de cette réserve dans l’affaire rhodésienne, le président Houphouët-Boigny attaquera à la Conférence constitutive de l’O.U.A., l’Afrique du Sud et surtout le Portugal, mais s’abstiendra de la moindre allusion à la Rhodésie du Sud.
Durant toute l’année 1964 et une partie de l’année suivante, la diplomatie ivoirienne cherchera, de toute évidence, à mettre la Grande-Bretagne devant ses responsabilités, à l’obliger à ramener les leaders rhodésiens blancs à la

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