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La hantise de l'unité nigériane - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

toute évidence, et en dépit de sa position difficile, le nouveau président gabonais hésite : « Il faut être prudent, dit-il, il faut attendre. Il est encore trop tôt pour en parler ». Et il ajoute avec une extrême franchise : « Beaucoup de pays africains devront se référer à la prise de position publique que vient de prendre M. Félix Houphouët- Boigny.. » [28].
Une semaine plus tard, après de nouveaux entretiens avec MM. Foccart et Houphouët-Boigny, le président Bongo abandonne toute prudence et déclare :
« Nous ne pouvons pas continuer à assister passivement au génocide qui a lieu actuellement au Nigeria... C’est une utopie que le Nigeria, avec 50 000 000 d’habitants puisse subsister sous sa forme habituelle. Il faudra que le gouvernement fédéral accorde la souveraineté aux 14 provinces qu’il entend créer... »
Donc, il se proclame, ouvertement, partisan non seulement du Biafra, mais du dépeçage du Nigeria.


L’attitude des pays du Conseil de l’Entente par contre constituera un désaveu total.
Jusqu’à l’affaire du Biafra, il n’y avait pas eu de faille entre les chefs d’État de la Côte d’Ivoire et du Niger. Le président Hamani Diori m’avait même répété, à plus d’une reprise : « Houphouët sait que je le considère comme un grand frère et qu’il peut toujours compter sur mon appui. »
Et effectivement, le leader nigérien n’avait pas hésité à soutenir à fond la Côte d’Ivoire dans son différend avec la Guinée.
Mais le 17 avril 1968, c’est-à-dire 48 heures après la déclaration du président Houphouët-Boigny à l’aérogare d’Orly et laissant prévoir une prochaine reconnaissance du Biafra, le président Hamani Diori déclare aux journalistes, avec une fermeté inhabituelle chez cet homme d’État enclin à la conciliation :
« Il n’est pas question pour le Niger de reconnaître le Biafra. »
Conseiller aussi du président nigérien, je m’approche de lui, dès la fin de l’interview, et ne lui cache pas mon étonnement devant cette contradiction majeure. M. Hamani Diori me répond nettement : « Le président Houphouët ne m’a jamais parlé de reconnaissance du Biafra. »
M. Maï Maïgana, alors proche collaborateur du président Diori, ajoutera quelques instants plus tard : <br class=’manualbr’

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