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La hantise de l'unité nigériane - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

lui remettrai le lundi 6 mai. Elle se termine par la phrase : « Voilà ce que je vous aurais dit samedi dernier si j’avais pu m’exprimer. »
Rentré d’Abidjan et de Niamey avec le dernier avion, avant la paralysie totale de la France, en ce mois de mai 1968, j’envoie au président de la République, par l’intermédiaire de l’ambassadeur ivoirien à Bruxelles, une nouvelle note rapportant l’état d’esprit à Niamey. J’y fais part, entre autres, de ce que m’a dit le président Diori, à savoir :

« a) Je ne comprends pas ce qui a poussé Houphouët à s’obstiner pour reconnaître le Biafra ;
b) Je suis d’accord avec l’objectif qu’il poursuit - la fin de l’effusion de sang et la paix - mais je ne comprends pas sa tactique ;
c) Ahidjo m’a téléphoné pour me dire : “Ce sera la plus grande erreur politique de la carrière d’Houphouët” ;
d) Pour la première fois, notre Bureau Politique, unanime, s’est opposé à moi, en m’interdisant d’aller voir Houphouët à Yamoussoukro. Quand je lui en fait part au téléphone, il semblait étonné ;
e) Evidemment, il ne peut être question même de distendre les liens d’amitié qui m’unissent à Houphouët. D’ailleurs, au retour de la réunion de l’Entente à Lomé, je compte m’arrêter à Abidjan un ou deux jours, pour bien le prouver. »

En dépit de la bonne volonté incontestable du président nigérien, le Conseil de l’Entente ne se relèvera jamais de la cassure consécutive à la reconnaissance du Biafra ; elle disloquera cette organisation déjà bien branlante depuis l’échec de la double nationalité.
L’un après l’autre, les membres du Conseil de l’Entente s’étaient désolidarisés ouvertement, brutalement, de M. Houphouët-Boigny.
Le général Lamizana avait été particulièrement sévère. « Jusqu’à preuve du contraire, avait-il dit, la Haute-Volta considère le problème nigérian comme un problème intérieur. Donc, le Biafra ne peut constituer, à nos yeux, une personne de droit international. »
Interrogé, à son passage à Paris, le général Eyadema, président de la République du Togo, n’avait pas été moins net en déclarant : « Il n’est pas question que nous reconnaissions le Biafra. »
Le 1er juin, c’était au tour du lieutenant-colonel Alphonse Alley, chef d’État du Dahomey, d’adopter la même attitude en termes identiques.
Les prises de position des chefs d’État du Conseil de l’Entente

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