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Postface - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

Échec particulièrement cuisant dans la mesure où le leader ivoirien s’était engagé à fond dans cette aventure. Son isolement sera parachevé par son entêtement à vouloir dialoguer avec Pretoria.
Une première explication de ce changement qualitatif, se situant aux alentours de la date-charnière de 1966, réside dans son utilisation abusive de ses amis du R.D.A. ou d’autres devenus ses pairs, sans songer à les ménager, à prendre en considération leurs intérêts propres. L’exemple
le plus typique en est M. Maurice Yaméogo, manipulé jusqu’à l’usure, jusqu’à son renversement par une simple chiquenaude. Autre exemple, le président Houphouët-Boigny n’a tenu aucun compte des intérêts de son collègue M. Ould Daddah. Celui-ci a suivi le leader ivoirien quand l’action de ce dernier allait dans le sens du renforcement de l’indépendance de la Mauritanie face aux revendications marocaines. Il s’en est éloigné lors de la reconstitution de l’O.C.A.M. qui risquait de mettre en péril son rapprochement avec les autres États arabes, devenus hostiles au Maroc.
Mais c’est sans conteste, son soutien au séparatisme biafrais qui a rendu irréversible et définitif son isolement. Tous les chefs d’État africains, ayant eux-mêmes à faire face à de puissantes forces centrifuges dans leur propre pays, ne pouvaient se risquer à le suivre sur la voie de la révision des frontières héritées du colonialisme. Deux faits particulièrement typiques peuvent illustrer cette optique. Ainsi, le président Tombalbaye, déjà en butte à une dissidence larvée dans l’est et le nord du Tchad, ne pouvait donner son agrément à l’initiative de son collègue ivoirien. De même, il aurait été illogique pour le fidèle président Hamani Diori - dirigeant d’un pays peuplé, entre autres, de près de 2 000 000 de Haoussas - de suivre son grand ami de Côte d’Ivoire et de soutenir la lutte des Ibos contre les 30 000 000 Haoussas du Nigeria frontalier.
Le vertige du succès constitue sans doute une seconde donnée de l’explication. Jusqu’en 1966, tout lui paraît réussir et les quelques bavures, vite effacées, ne semblent avoir rien de prémonitoire de par leur caractère même d’exceptions. Cette ambiance d’euphorie le pousse vers une politique volontariste ne tenant pas suffisamment compte des facteurs objectifs, de la réalité africaine qu’il est censé pourtant connaître si bien. Et il débouchera sur la démesure avec la sécession biafraise et la tentation acharnée de faire entrer la patrie de l’apartheid dans le concert des nations africaines.
Dernier élément d’analyse, mais non le moindre, la solitude - et non l’usure - du pouvoir à l’intérieur même de la Côte

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