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Le monopole du pouvoir - Ouvrages - La politique intérieure d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

officielle de fonctionnaires ayant le droit d’utiliser un véhicule, etc.
Freinée dans son développement, rabrouée publiquement, la Fonction Publique en particulier et les salariés en général dont les traitements sont bloqués, se voient bientôt contraints d’accepter une baisse de leur niveau de vie. Dans un discours prononcé à Daloa, en octobre 1961, le président Houphouët-Boigny déclare en effet :
« … Le gouvernement a décidé de réduire le train de vie de la nation… [Il faut répartir] les sacrifices au niveau de tous les agents de la Fonction Publique. Depuis le président de la République jusqu’au dernier fonctionnaire de l’État, chacun de nous doit abandonner une part de ses moyens au bénéfice de l’État. »
L’émotion provoquée dans la Fonction Publique est d’autant plus grande que le chef de l’État demande des sacrifices moins de trois mois après l’inauguration, en grande pompe, son fastueux Palais de la Présidence.
M. Houphouët-Boigny ne s’y arrête pas. Au début de 1962, il fait connaître sa position :
« Il est bon, il est juste, déclare-t-il, que ceux qui jusqu’à présent ont été privilégiés par rapport à cette masse paysanne acceptent eux aussi leur part de sacrifice… »
En clair, il affirme s’attaquer aux privilèges des fonctionnaires aux fins de satisfaire les besoins des paysans…
Si les salariés gagnant moins de 30 000 francs C.F.A. par mois sont épargnés, les cadres supérieurs seront durement touchés par cette loi, votée le 15 janvier 1962 par l’Assemblée nationale et appelée « Contribution nationale » : 5 à 10 % de surcharge fiscale pour les salariés et 1 % à la charge des employeurs - en majorité expatriés - du secteur privé. Ce dernier point soulevant des critiques acerbes, l’ordonnance 62-92, datée du 3 avril 1962, majorera de « 50 % » la part patronale, portée ainsi à 1,50 % !
Bientôt, un décret du 18 avril paru au Journal Officiel du 3 mai 1962 supprimera le droit au logement reconnu jusque-là aux fonctionnaires nationaux.
Dorénavant, s’il veut rester dans le logement qu’il occupe déjà, le fonctionnaire se voit astreint de verser à l’État un loyer proportionnel à sa solde mensuelle, et qui va de 28 % pour les traitements compris entre 80 000 et 120 000 francs C.F.A., à 30 % pour les soldes supérieures à cette dernière somme. Cette mesure a un caractère d’autant plus provocateur qu’elle coïncide avec l’afflux de coopérants français dont le logement est pris en charge par l’État ivoirien !<br

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