et son premier bulletin, intitulé « Appel au peuple (...)’ id=’nh5’>5].

Ces tracts étant postés de Paris, de Genève et d’Annecy, Kountché soupçonnera successivement diverses personnalités résidant à l’étranger tels que d’ex-sawabistes comme Seydou Amadou, ambassadeur du Niger à Paris ; Kossomi Bouremi, ambassadeur à Bonn ; Kairo Alfari, scientifique travaillant à Genève ; ou encore Issaka Koké, vétérinaire, ancien ministre ; et même son propre conseiller Garba Bello.

Pour ma part, je partage entièrement l’explication que donne Djibo Bakary de sa mésaventure, quand il affirme que son « arrestation provient d’un malentendu » : le colonel Kountché avait été sciemment induit en erreur. J’en témoigne.

Le commandant Sani Souna ne sera pas la première victime de l’épuration systématique du Conseil Militaire Suprême lancée par le lieutenant-colonel Kountché. Le capitaine Gabriel Cyrille, qui s’était rendu odieux par sa morgue, le précèdera à la prison militaire d’Agadez ; en apprenant « l’envoi du paquet par avion », le capitaine Bagnou Beydou, commandant de la place, parlera de l’abattre à son arrivée, amenant Kountché à s’accrocher au téléphone pour lui faire changer d’avis.

Fait curieux, c’est dans cette même prison d’Agadez que mourra d’une « crise d’épilepsie » le commandant Sani.

Le premier véritable complot sera celui du commandant Bayéré, le seul Saint-Cyrien de l’armée nigérienne. Il sera fusillé en même temps que le capitaine Sidi Mohammed, l’adjudant Armiya’u Ibra (tous deux Touaregs) et le sergent Aboubakar, ainsi que trois civils dont Ahmed Mouddour, secrétaire général du syndicat unique.

Entre le 15 mars, date de la tentative manquée de Bayéré et les exécutions du 21 avril 1976, le bulletin de l’ « Association des amis de Djibo Bakary » essaiera d’éviter leur mise à mort en écrivant [6] :
« Si l’ancien caporal Kountché voulait faire le jeu de l’ancien président Diori et rehausser davantage encore le prestige de ce dernier auprès des masses de notre pays, il n’a qu’à faire exécuter les condamnés. Cela lui permettra certes de s’agripper au pouvoir, mais au prix d’une division profonde de l’armée et d’une provocation insensée de nos frères Haoussa. »

« Pourquoi, parmi les militaires éliminés, n’y a-t-il pas de Djermas » demande le bulletin, qui dénonce la « politique tribale » du « régime sanguinaire » et sa

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