Deprecated: Unparenthesized `a ? b : c ? d : e` is deprecated. Use either `(a ? b : c) ? d : e` or `a ? b : (c ? d : e)` in /home/wwwapp/spip/ecrire/inc/utils.php on line 2697
L'O.U.A. ou la fin du rêve unitaire - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

unanimes, il n’avait pas osé se singulariser et avait joint sa voix aux leurs.
Il y perdra son poste moins de deux mois plus tard. Dans l’immédiat, à son retour à Abidjan, il sera admonesté - c’est un euphémisme - par le président, en présence d’un tiers. M. Camille Alliali, me dira le chef de l’État, avait passé outre à ses instructions : il aurait dû, pour le moins, s’abstenir, ne pas entériner ce « vote de chantage ».
Déjà le président Bourguiba, en visite officielle à Abidjan, exprime « sa désapprobation pour ces sortes de défis, d’intimidations ». Son collègue ivoirien fait part de sa volonté de ne pas suivre la recommandation du Conseil des ministres de rompre les relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne, le 15 décembre 1965. Pourquoi ? « Nous sommes réalistes, dit-il. Ces ultimatums qui ne sont pas suivis d’effet vont à l’encontre de la politique qui a toujours été la nôtre, la politique des moyens, la politique des possibilités, la politique du dialogue. »
Bien entendu, le président Sékou Touré - on est alors en pleine crise guinéo-ivoirienne et il a été l’un des tout premiers et rares chefs d’État à rompre avec la Grande-Bretagne dès la fin du délai imparti - se déchaîne contre le leader ivoirien. « Il a toujours servi l’impérialisme, déclare-t-il, il est un agent du néocolonialisme et ne peut être le premier à emprunter le chemin de l’honneur... Houphouët-Boigny ne pense pas à l’Afrique mais aux élections françaises et à son maître de Gaulle... » [31].
Quoi qu’il en soit, à peine le quart des États-Membres de l’O.U.A. rompront leurs relations avec la Grande-Bretagne. Les autres refuseront de se conformer à la décision, prise pourtant à l’unanimité, à Addis-Abeba. À la réunion suivante du Conseil des ministres, au début de mars 1966, toujours dans la capitale éthiopienne, le ministre des Affaires étrangères de la R.A.U. déclarera, étonné : « Sur la Rhodésie, c’est tout juste si certaines délégations n’ont pas blâmé les pays africains qui ont rompu avec la Grande-Bretagne... »
Quelques semaines plus tard, dans une interview à l’Associated Press, le président Houphouët-Boigny insiste sur la nécessité d’« avoir confiance dans la Grande-Bretagne » [<a href=’#nb32’ class=’spip_note’ rel=’appendix’ title=’Le Monde du 16 avril 1966.’

Creative Commons License Fonds d’archives Baulin (http://www.fonds-baulin.org), développé par Résurgences, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons : Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Plan du site
Site propulsé par l'Atelier du code et du data, chantier d'insertion numérique