M. Modibo Keita, montre le chemin parcouru en huit mois puisque « les deux chefs d’État [y affirment] avec force la nécessité urgente de tenir une conférence des chefs d’État africains, sans exclusive aucune... ».
À Libreville, au Gabon, le 14 septembre 1962, à l’issue de la réunion des chefs d’État de l’U.A.M., le communiqué final mentionne l’accord unanime pour une conférence de tous les chefs d’État et de gouvernement des pays africains indépendants.
Le président Félix Houphouët-Boigny porte l’estocade aux partisans de l’Afrique unie, en allant en visite officielle, en Guinée, du 19 octobre au 2 novembre 1962. Elle commence par un coup de théâtre, puisque le président Modibo Keita vient discuter avec ses deux collègues, le dimanche 21 octobre, à Komodougou. Expliquant le sens de cette rencontre, le président ivoirien le décrit comme « un engagement précis, formel, de la part de nous trois pour faire tout ce qui est humainement possible pour que le rassemblement de ces deux groupes ait lieu le plus tôt possible, afin que l’Afrique puisse se retrouver... ».
Le président Sékou Touré se montre inébranlable pourtant, du moins dans ses déclarations publiques, sur sa conception propre de l’unité. Mais le communiqué final l’indique, le leader ivoirien à marqué des points. Celui-ci, pour appâter son collègue guinéen, ne fait aucune objection à un long paragraphe relatif à la création d’un... marché commun ! Or cinq mois plus tôt, il avait déclaré au correspondant à Bonn du quotidien Le Monde :
« Soyons réalistes ! nos économies... n’ont rien de complémentaires... Pour l’instant, le Marché commun africain est une formule creuse... » [4].
Si Paris vaut bien une messe, la mise en bière du concept fédéral africain vaut bien une concession théorique mineure, sans suites, de ce genre.
Le 20 décembre 1962, la charte du groupe de Monrovia, la charte des États modérés d’Afrique - elle servira de base à celle de l’O.U.A. - est paraphée à Lagos. Pour lui, il le répète, dans son message du Nouvel
An, « l’unité africaine ne peut être que la somme de nos unités nationales. »
Le 2 mai, le président Houphouët-Boigny débarque du “Général-Mangin”, à Marseille ; il embarque le 4 mai à bord du “Ferdinand-de-Lesseps” pour Djibouti .
Les jeux sont déjà faits : à l’exception du Dr N’Krumah, tous les hérauts du

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